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Le Premier ministre Nikol Pashinyan et le Président français Emmanuel Macron se sont rencontrés au Palais de l’Élysée. Après la cérémonie de dépôt de documents qui a précédé la réunion, les deux dirigeants ont fait des déclarations aux médias.
Dans sa déclaration, le Président français a notamment déclaré:
"Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'accueillir aujourd'hui, le Premier ministre de la République d'Arménie, M. Nikol Pashinyan.
Nous avons beaucoup échangé par téléphone ces derniers jour, en effet, l'Arménie a été de nouveau endeuillée par les hostilités armées des 13 et 14 septembre et la situation demeure très critique.
Des hostilités de grande ampleur ont eu lieu à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui ont fait de nombreuses victimes. Le territoire arménien a été visé et les infrastructures civiles ont été détruites. Face à cette situation inacceptable, la France a pris ses responsabilités.
La France, qui assure la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies, a convoqué une réunion du Conseil de sécurité, où la situation a été discutée à deux reprises, les 14 et 15 septembre. Les membres du Conseil ont demandé l'arrêt immédiat des hostilités et le respect du cessez-le-feu. Puisque les positions ont été prises, la France a demandé que les forces azerbaïdjanaises reviennent à leurs positions initiales. Je l'ai dit dès le 14 septembre au Président Aliyev: le fait que la frontière ne soit pas délimitée ne peut justifier aucune avancée sur le territoire de l'autre pays.
Ensuite, je l'ai dit dès le 13 septembre, la France a la conviction que le recours à la force ne peut être une solution ni pour l'Arménie ni pour l'Azerbaïdjan et que le dialogue doit être repris sans délai. L'ensemble des questions non résolues, qui sont nombreuses, doivent être résolues exclusivement par la voie de la négociation. Ces négociations se déroulent sous différentes formes, notamment sous les auspices de l'UE, et elles doivent reprendre.
Je n'oublie pas qu'il y a tout juste deux ans, le 27 septembre 2020, a débuté une guerre terrible, qui a entraîné la mort de la région. Elle a abouti à une nouvelle situation de facto, avec une présence militaire russe accrue dans la région. Je veux ici, en condamnant fermement ce qui s'est passé ces derniers jours, appeler au calme et à la reprise des négociations. Je tiens à saluer le courage du Premier ministre Pashinyan, qui a proposé une nouvelle approche concernant l'avenir de la région.
Dans quelques minutes, le Premier ministre Pashinyan et moi-même évoquerons la situation sur le terrain, ainsi que les moyens de renforcer le cessez-le-feu pour empêcher une nouvelle escalade et reprendre les négociations. Nous évoquerons également différents sujets pour voir comment la France, aux côtés de l'Union européenne et d'autres puissance, peut contribuer à une paix durable. Nous discuterons également de la question de la délimitation des frontières entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, nous en avons également parlé à Bruxelles. Nous discuterons également des actions de l'ONU et de l'OSCE.
Je sais que le Premier ministre a eu des échanges importants à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Nous parlerons de cela aussi. Nous évoquerons également une question très importante : celle de la normalisation des relations entre l'Arménie et la Turquie. C'est un processus difficile mais très nécessaire et vous savez que la France a également pris ses responsabilités sur cette question. Ce processus est essentiel pour la région.
Enfin, nous aborderons également les questions relatives aux relations bilatérales. Je vous remercie, Monsieur le Premier ministre, d'être venu à Paris après votre visite à New York pour que nous puissions nous entretenir et discuter.
Je souligne une nouvelle fois l'engagement de la France en faveur de la paix et de la stabilité de votre pays et de toute la région. Je salue votre sens des responsabilités et votre volonté de tout faire pour établir la paix. Je souhaite que votre pays ait des frontières tranquilles et calmes. Je vous remercie".
Le Premier ministre Nikol Pashinyan a déclaré:
"Monsieur le Président de la République Française, cher Emmanuel,
Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre invitation et votre accueil chaleureux. Ce type de rencontre est l'occasion de rendre encore plus efficaces les relations privilégiées entre la France et l'Arménie. Je pense qu'aujourd'hui, comme vous l'avez mentionné, nous nous concentrerons davantage sur les questions de sécurité internationale et régionale.
La France préside le Conseil de sécurité de l'ONU, et également avec le soutien de la France et personnellement du président Macron, la question de l'autre agression de l'Azerbaïdjan contre l'Arménie a été inscrite à son ordre du jour. Une discussion sérieuse a eu lieu, et la question reste à l'ordre du jour du Conseil de sécurité.
À la suite des agressions du 12 mai 2021 et du 13 septembre 2022, l'Azerbaïdjan a occupé les territoires souverains de la République d'Arménie. J'ai évoqué ce sujet en détail dans mon discours lors de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Je tiens à souligner que notre position est sans équivoque : les forces armées azerbaïdjanaises doivent se retirer du territoire souverain de l'Arménie, et je voudrais remercier la France, personnellement le président Macron, pour avoir enregistré cette position. Je voudrais attirer l'attention de nos partenaires internationaux, et aussi la vôtre, Honorable Monsieur le Président, sur le fait suivant. les spéculations selon lesquelles il n'y a pas de frontière précise entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, parce que la frontière n'est pas démarquée et délimitée, n'ont rien à voir avec la réalité.
Les frontières administratives entre l'Arménie soviétique et l'Azerbaïdjan soviétique sont devenues des frontières d'État dès les premiers mois de l'indépendance des deux pays, puisque l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont signé et ratifié l'accord du 8 décembre 1991 sur la création de la Communauté des États indépendants. En outre, les deux pays sont jusqu'à présent membres de la CEI. Je voudrais souligner qu'il est partie intégrante de cet accord que les frontières administratives, les frontières existantes deviennent fondamentalement des frontières d'État et que les pays qui ont adhéré à l'accord reconnaissent ces frontières.
Cela veut dire que les actions de l'Azerbaïdjan ne peuvent être évaluées autrement que comme une agression délibérée. En raison de l'occupation azerbaïdjanaise, la situation dans notre région reste tendue. Je pense que l'envoi d'une mission d'observation internationale dans les régions touchées par l'occupation azerbaïdjanaise et dans la zone frontalière aidera la communauté internationale à recevoir des informations directes et non médiatisées, et deviendra également un facteur important de stabilisation de la situation.
Je suis persuadé que le Conseil de sécurité des Nations unies devrait également garder cette question à l'esprit, et j'attends le soutien du pays assurant la présidence sur ce point.
Concernant les solutions à long terme, je pense qu'il est nécessaire de signer le Traité de paix Arménie-Azerbaïdjan avec la reconnaissance mutuelle des frontières réaffirmées par l'accord du 8 décembre 1991. L'Arménie est prête à l'ouverture des communications et à la construction de nouvelles voies de communication dans la région, conformément aux législations nationales des pays qu'elles traversent.
Nous attachons également de l'importance au règlement de la question du Haut-Karabagh, qui garantira les droits et la sécurité des Arméniens du Haut-Karabagh. Je pense que le lancement de discussions entre l'Azerbaïdjan et le Haut-Karabagh peut être utile. Dans ce contexte, je dois souligner le rôle de la France en sa qualité de pays coprésident de l'OSCE.
Monsieur le Président,
Chers journalistes,
Chers collègues,
je vous remercie."