Le deuxième jour de sa visite du Premier ministre Nikol Pashinyan en France, le Chef du gouvernement a rencontré les membres du Mouvement des entreprises de France (MEDEF). L'organisation regroupe environ 7200 entreprises françaises qui opèrent dans différents domaines et les aide à entrer sur des marchés étrangers.

Dans son discours, le Premier ministre a évoqué les derniers développements en Arménie et les priorités de l'activité économique du Gouvernement. "La révolution de Velours a eu lieu en Arménie, ce qui n'est pas seulement une révolution politique mais aussi une révolution de valeurs. Il est important de souligner qu’en fin de compte, cette révolution n’aura pas de sens si nous ne parvenons pas à atteindre la révolution économique en Arménie. A cet égard, aujourd’hui - c’est vraiment l’étape la plus importante de notre révolution, et nous devons assurer une percée économique pour la République d'Arménie ", a déclaré Nikol Pashinyan, ajoutant qu'il devrait y avoir des règles claires pour ceux qui mènent des activités économiques en Arménie. "Nous avons énoncé ces règles à plusieurs reprises, mais je suppose que par la tradition économique, tout le monde n'y croit toujours pas․ Après avoir été élu au poste de Premier ministre, j'ai invité les représentants des milieux d'affaires et leur ai fait la déclaration suivante : tout cercle d'affaires est désormais exempt de toute obligation de corruption.

Et nous n’avons que deux conditions et deux intérêts dans nos relations avec ceux qui sont engagés dans l'activité économique։ L'activité devrait être en totale conformité avec la loi et nous aiderons tout le monde à créer autant d'emplois que possible et, bien sûr, à payer des impôts”, a noté le Premier ministre ajoutant, que le Gouvernement est confronté à un autre problème aujourd'hui qui est lié à la politique menée précédemment. "Nous comprenons que de nombreuses entreprises ont été obligées d’agir dans le cadre de la logique dans laquelle la corruption économique, le pitonnage et le monopole ont été à la base des relations. En tant que Premier ministre, l’un de mes premiers pas a été de visiter le supermarché "Carrefour”, parce que c’était le seul supermarché qui fonctionnait à ce moment-là conformément à la loi. En conséquence, l’immense supermarché a commencé à diminuer, et je peux maintenant dire que ce processus de diminution a été arrêté et que désormais le processus d'élargissement lui est garanti”, a souligné le Premier ministre, ajoutant que l'Exécutif doit maintenant clarifier un certain nombre de problèmes avec les entreprises de différents pays opérant en Arménie. Selon Nikol Pashinyan, le but des actions de l'Exécutif n'est pas de détruire quelque chose, mais de rendre la coopération plus efficace en intégrant les intérêts de l'Arménie dans les conditions de coopération avec ces entreprises. "Quand il y a des problèmes dans certains domaines, il faut comprendre les erreurs commises par le Gouvernement ou par les entreprises. Dans la plupart des cas, les intérêts de la République d'Arménie et de la population n'ont pas été pris en compte dans les relations entre les entreprises et le Gouvernement. Et je ne vois pas du tout la faute de ces entreprises, car elles doivent poursuivre au mieux leurs propres intérêts, quant aux intérêts de l’État et du peuple, ils doivent être protégés par les fonctionnaires qui négocient au nom de l’Arménie. Mais en examinant un certain nombre de contrats, nous comprenons que les fonctionnaires ont agi dans l’esprit d’un intérêt personnel, ou clanique, ou encore mafieux. Et pour clarifier ces situations, nous devons comprendre les problèmes, trouver des réponses, sinon nous aurons un titre sans contenu. Nous voulons être honnêtes dans nos relations avec les entreprises. Nous comprenons que chaque entreprise doit défendre ses intérêts, mais nous voulons souligner qu'il y a maintenant un défenseur des intérêts de l'Arménie aussi ”, a déclaré le Premier ministre.

Parlant de la vision économique du Gouvernement, Nikol Pashinyan a noté que l'objectif de l'Exécutif est de transformer l’Arménie d'un pays agraire en un pays de haute technologie. "Et ce n’est pas juste une ambition, car ceux qui connaissent l’Arménie savent qu’il existe de considérables ressources humaines pour cette transformation économique pour laquelle toutes les conditions préalables sont sur place", a souligné le Premier ministre, assurant que le Gouvernement arménien est enclin à résoudre tous les problèmes dans un dialogue ouvert, franc et honnête, car le succès de toute activité économique en Arménie est le succès du Gouvernement arménien, de la République d'Arménie et du peuple arménien.

Après son intervention, le Premier ministre a répondu à plusieurs questions qui lui ont été posées par les membres du MEDEF concernant la situation économique régionale, l'infrastructure existante, les opportunités et les perspectives en matière énergétique, la construction routière, l'industrie alimentaire, les produits pharmaceutiques, le recyclage des ordures et bien d'autres domaines.