Une réunion ordinaire du Cabinet a eu lieu aujourd'hui, présidée par le Premier ministre par intérim, Nikol Pashinyan.

Avant d'aborder les questions à l'ordre du jour, le Premier ministre par intérim a évoqué la situation à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Dans son discours, il a noté :

"Chers collègues, vous savez bien sûr que nous avons eu un incident à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ce matin. Je pense qu'il est important de rapporter ce qui s'est passé : 6 militaires des forces armées de la République d'Arménie menaient des activités d'équipement à la frontière sur le territoire souverain de la République d'Arménie. Que voulons-nous dire par "équiper la frontière de l'État "? Des opérations de placement de mines ont été menées, et je tiens à souligner que ces opérations ont été menées en parallèle avec l'installation des panneaux d'avertissement. En d'autres termes, ces travaux n'étaient pas à des fins subversives, mais ces travaux ont été effectués et, en même temps, les panneaux d'avertissement ont été installés pour montrer que le territoire était miné. Ces mesures ont été prises pour accroître le niveau de protection de notre frontière.

Bien sûr, on a appris plus tard que nos soldats ont été capturés. Bien sûr, les circonstances de la captivité doivent encore être précisées, mais une chose est claire : en fait, il ne s'agissait pas de captivité et nos militaires ont été raptés du territoire de la République d'Arménie.

Vous savez que les unités des forces armées azerbaïdjanaises se trouvent dans ces territoires depuis le 12 mai, et la question se situe exactement dans ce contexte. Et je tiens à souligner que les processus en cours sont absolument inacceptables pour nous, de tels incidents se produisent parce que certains veulent que nous nous accommodions de la présence des forces azerbaïdjanaises sur notre territoire, mais ce n'est pas possible.

Je le répète, les circonstances plus détaillées de l'incident seront clarifiées, mais nous devons affirmer que l'incident a eu lieu sur notre territoire, les 6 soldats effectuaient des travaux de génie, ils devaient équiper la frontière, ce qui est en fait en cours sur toute la frontière et ces travaux doivent être effectués en termes de renforcement de nos frontières.

Dans ce cas, je pense qu'il est très important de souligner que la question ne doit pas être utilisée à des fins de politique interne. Je trouve cela important, de plus je pense que toutes les tentatives d'utiliser cette situation contre les forces armées et l'armée doivent être condamnées, car les militaires, les soldats et l'armée remplissent leur fonction de protection des frontières de l'Arménie.

Il est également sans équivoque que les incidents de ces derniers jours montrent qu'il ne s'agit pas d'une situation ordinaire, comme les autorités azerbaïdjanaises tentent de la dépeindre. Elle constitue une menace directe pour l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Arménie, ce qui représente une violation flagrante du droit international. C'est un cas où la République d'Arménie doit utiliser tous les leviers, y compris les leviers internationaux, pour régler la situation. Et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour cela.

Il est également très important que des informations précises soient fournies sur les détails et le contexte de l'incident, afin que la désinformation azerbaïdjanaise ne soit pas diffusée, y compris dans l'espace des médias arméniens.

Et je pense que notre société, oui, aujourd'hui, devrait être plus unis autour de notre armée, de nos forces armées, des institutions de l'État, afin que nous puissions surmonter cette situation de manière cohérente et calme.

Je tiens également à souligner ce qui suit: il est nécessaire de fixer 2 buts de deux adversaires et de gérer ces buts. L'un des buts, je l'ai déjà dit, est qu'il est possible de faire évoluer la situation de telle sorte que la présence de leurs forces armées sur notre territoire soit considérée comme un phénomène normal. Le deuxième scénario dont j'ai parlé à plusieurs reprises : provoquer une confrontation militaire afin de rendre la situation complètement incontrôlable. Nous ne devons succomber à aucun de ces deux objectifs. Tout d'abord, notre demande est claire: les forces armées de l'Azerbaïdjan doivent quitter le territoire de la République d'Arménie sans condition. Second, nous serons sobres et circonspects dans toutes les situations, et nous devrons gérer les provocations avec plus de prudence.

Je tiens à réaffirmer que les forces armées doivent continuer à remplir leurs fonctions pour protéger et renforcer les frontières de l'Arménie, et défendre l'intégrité territoriale de la République d'Arménie. Quel que soit le type d'événements difficiles que nous traversons aujourd'hui, les actions, déclarations et positions nerveuses et déséquilibrées sont absolument inappropriées ici".