Le Premier ministre par intérim Nikol Pashinyan a rencontré le Président français Emmanuel Macron à l'Elysée.

Après la cérémonie de l’accueil, les deux dirigeants ont fait des déclarations conjointe, pour les représentants des médias.

Emmanuel Macron a noté dans sa déclaration: "Bonjour Mesdames et Messieurs, je suis très heureux d'accueillir aujourd'hui à Paris le Premier ministre arménien par intérim, Monsieur Nikol Pashinyan.

Chère Nilole. Nous avons beaucoup travaillé ensemble ces dernières années depuis votre engagement pour la démocratie et la lutte contre la corruption. Je me souviens en particulier de ma visite au Sommet de la Francophonie et de nos nombreuses discussions. Cette visite de travail intervient à un moment important pour l'Arménie.

L'Arménie est aujourd'hui confrontée à une grave crise sécuritaire. Plus de six mois après la déclaration le cessez-le-feu du 9 novembre, qui a mis fin à une guerre très dure au Karabagh, nous avons fair avec M. Pashinyan un bilan la situation: si le cessez-le-feu est globalement respecté au Karabagh, beaucoup reste à faire. Et la France est prête apporter son soutien à la population. Je parle d'abord de la libération des prisonniers de guerre et autres captifs, ainsi que d'autres détenus.

Je veux aussi mentionné de la protection du patrimoine culturel dans et autour du Haut-Karabakh, qui doit être préservée. Le patrimoine chrétien et musulman doit être préservé. Et en tant que coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, aux cotés des États-Unis et de la Russie, la France doit tout mettre en œuvre pour que les parties parviennent à la désescalade pour instaurer un dialogue entre les parties.

Je voudrais revenir des récents violance à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Comme j'ai eu l'occasion de dire Monsieur Pashinyan, tous les travaux de délimitation doivent être menés exclusivement dans le cadre de négociations, et en aucun cas, il ne faut recourir à la force.

Les troupes azerbaïdjanaises doivent quitter le territoire souverain de l’Arménie. J’appelle donc les parties à revenir à leurs positions existantes au 11mai. Nous essaierons d’aider à établir un dialogue.

Dans cette situation difficile, où se trouve l’Arménie, la France est comme toujours aux côtés de l’Arménie, d’abord sur le plan humanitaire. Nos établissements médicaux ont coopéré avec leurs partenaires arméniens, de nombreux hôpitaux d’Arménie ont été sélectionnés, qui avaient ce besoin. Nous avons également apporté un soutien exceptionnel au Comité international de la Croix-Rouge, qui participe à la recherche des prisonniers de guerre détenus en Azerbaïdjan, de leurs familles et des soldats disparus.

Nous avons également parlé avec M. Pashinyan de la coopération économique. Nous avons présenté les opportunités disponibles dans certains domaines afin d'aider l'Arménie à développer ses infrastructures et à poursuivre notre engagement commun dans le domaine du changement climatique. Voilà porquoi je suis très heureux d'accueillir le Premier ministre par intérim aujourd'hui.

Chère Nikol nous sommes solidaires de l’Arménie,et nous le resterons. La France est déterminée à apporter la paix dans la région dans cette période difficile. Merci encore et bienvenue en France".

Dans son discours, Nikol Pashinyan a noté: "Merci, Monsieur le Président, cher Emmanuel,
Tout d'abord, merci pour cette invitation. Et comme vous l'avez mentionné, nous avons un agenda chargé à discuter aujourd'hui. Permettez-moi de rappeler que le Président français doit effectuer une visite prévue en République d'Arménie, qui a été annulée l'année dernière en raison du coronavirus. J'espère que nous surmonterons ensemble la pandémie mondiale et les autres crises. Je me réjouis de vous voir à l'automne, nous vous attendons à Erevan, Monsieur le Président.

La France et l'Arménie entretiennent une relation privilégiée je considère qu'il est important d’affirmer que le peuple arménien, la République d'Arménie apprécient hautement le soutien reçu de la France et du Président Macron personnellement. Je voudrais souligner que le Président Macron a parlé le langage de la vérité depuis les premiers jours de la crise régionale, une voix qui a été entendue dans le monde entier. C'est extrêmement important. Je souhaite également souligner que la France et le Président Macron continuent d'honorer leur engagement, ce qui est important pour surmonter la crise dans notre région.

Nous attachons une grande importance au rôle joué par la France en tant que coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, l'activité de coprésidence est extrêmement importante pour le règlement du conflit du Haut-Karabagh et des crises régionales, ainsi qu'en termes de réalisation d'une paix et d'une stabilité durables dans la région. Je suis heureux que les coprésidents aient déjà fait trois déclarations depuis la fin des hostilités, qui témoignent en fait de leur volonté de s'impliquer mutuellement et de reprendre les négociations sur le règlement du conflit du Haut-Karabagh.

Et bien sûr, nous allons en discuter aujourd'hui. Je voudrais également remercier la France pour l'aide humanitaire fournie pendant cette période difficile, mais nous soulignons l'importance de l'implication économique de la France. Nous apprécierions que la France s'implique plus largement dans plusieurs projets arméniens concernant les infrastructures, l'énergie, l'économie, etc. Et je suis heureux de constater que le gouvernement français et le Président Macron lui-même sont intéressés à contribuer à ces projets.

J'apprécie beaucoup l'attention que le Président Macron porte au patrimoine culturel, en particulier dans le Haut-Karabagh. La République d'Arménie, le peuple arménien sont désireux de voir une implication plus large de la part de votre pays, surtout si l'on considère qu'en tant que coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, la France a l'engagement et la responsabilité de promouvoir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région. Et je suis heureux de voir votre intérêt continu pour cette question.

Monsieur le Président, cher Emmanuel, je suis heureux d'avoir une nouvelle occasion d’entretien en tête-à-tête. Je suis convaincu que les discussions d'aujourd'hui serviront les meilleurs intérêts de nos deux nations et contribueront à apporter la sécurité et la stabilité à notre région. Votre rôle est vraiment très important à cet égard."

Nikol Pashinyan et Emmanuel Macron ont poursuivi les entretiens en privé, discutant d'un large éventail de questions, notamment la coopération économique, les développements régionaux dans le Caucase du Sud, les mesures à prendre en vue du règlement du conflit du Haut-Karabagh dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE, ainsi que les possibilités de résolution pacifique de la situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise.