Communiqués de presse

Nikol Pashinyan et Charles Michel font des déclarations pour résumer les résultats de leurs entretiens

17.07.2021

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Après leur rencontre, le Premier ministre par intérim, Nikol Pashinyan, et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont fait des déclarations aux médias, dans lesquelles ils ont résumé les résultats de leurs entretiens et répondu aux questions des journalistes.

Nikol Pashinyan, Premier ministre par intérim : Honorable Monsieur le Président, cher Charles,
Chers représentants des médias,
Mesdames et Messieurs,

Je souhaite une nouvelle fois la bienvenue au Président du Conseil européen Charles Michel, qui est arrivé en Arménie pour une visite de travail. Au cours de nos entretiens productifs et constructifs, nous avons procédé à un échange de vues sur la vaste interaction en cours entre l'Arménie et l'Union européenne, sur nos programmes communs, ainsi que sur un large éventail de questions liées à l'approfondissement des relations entre l'UE et l'Arménie.

C'est la deuxième rencontre que j'ai eue avec M. Michel au cours du dernier mois et demi. Je tiens à souligner que les contacts entre l'Arménie et l'Union européenne n'ont jamais été aussi nombreux, ce qui témoigne de notre engagement réciproque à développer nos relations.

La discussion a porté sur nos projets actuels et futurs. Dans cette perspective, les deux parties ont souligné l'importance de créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre réussie des programmes conjoints.

Nous avons ensuite évoqué les défis auxquels nous avons dû faire face l'année dernière, je veux parler de la pandémie mondiale, de la guerre d'agression déclenchée par l'Azerbaïdjan contre l'Artsakh depuis le 27 septembre, et de ses conséquences. Dans ce contexte, je voudrais exprimer une gratitude particulière au Président Michel pour ses efforts personnels afin de combattre le nouveau type de coronavirus, d'atténuer son impact et d'aider les personnes touchées par l'agression de l'Azerbaïdjan contre l'Artsakh, y compris le rapatriement des prisonniers de guerre arméniens.

Les événements de l'année dernière ont conduit à de nouvelles réalités dans la région. Je dois noter que le recours à la force et aux atrocités de masse ne peut en aucun cas résoudre la question du Haut-Karabagh, celle-ci doit être réglée par des négociations dans le cadre de la coprésidence du Groupe de Minsk de l'OSCE, qui est le seul format investi d'un mandat international correspondant. Dans ce contexte, je voudrais faire référence à la déclaration du 13 avril publiée par les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, qui appelle les parties à renouer un dialogue politique de haut niveau sous les auspices des coprésidents dès que possible, sur la base de principes bien connus, en vue de parvenir à un règlement global et durable du conflit du Haut-Karabagh.

J'ai salué publiquement à plusieurs reprises la déclaration sur l'ouverture de pourparlers de paix, en soulignant que l'Arménie est prête à reprendre les pourparlers, mais l'Azerbaïdjan n'a jusqu'à présent pas répondu et, selon les informations disponibles de sources non officielles, l'Azerbaïdjan a l'intention de provoquer de nouveaux affrontements militaires en Artsakh et à la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Nous en voyons des manifestations aujourd’hui dans la section du Nakhitchevan de la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Les incidents provoqués par l’Azerbaïdjan ne nous permettent pas de commencer à travailler sur la délimitation et la démarcation de la frontière.

Lors de nos entretiens privés avec le Président Michel, nous avons donné la priorité au rapatriement immédiat des prisonniers de guerre, otages et autres détenus arméniens en Azerbaïdjan, sans aucune condition préalable, conformément au droit humanitaire international et à la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020.

Je tiens à souligner que le refus de l'Azerbaïdjan de restituer les prisonniers de guerre, les otages et les autres détenus n'est pas seulement un cas unique de violation de la déclaration trilatérale du 9 novembre.

Comme vous le savez peut-être, la déclaration du 9 novembre prévoit le déblocage de toutes les infrastructures de transport et économiques dans la région. L'Azerbaïdjan continue d'entraver ce processus non seulement par des menaces flagrantes d'occupation du territoire souverain de l'Arménie, mais aussi, en dépit de ses engagements permanents, en refusant de fournir à l'Arménie un couloir pour l’utilisation du chemin de fer Arménie-Géorgie- Azerbaïdjan-Russie. Je tiens à rassurer que l'Arménie déploiera des efforts constants et constructifs pour débloquer les communications régionales, rétablir les voies de communication existantes, construire de nouvelles routes, en particulier l'autoroute Nord-Sud, et l'aide de l'Union européenne est cruciale à cet égard.

Je tiens à exprimer notre gratitude pour l'intention de l'UE de fournir jusqu'à 2,6 milliards d'euros pour des projets à mettre en œuvre en Arménie dans le cadre du Partenariat oriental. Comme vous le savez , sept projets pilotes seront mis en œuvre grâce à ces fonds - qui, soit dit en passant, devaient être au nombre de cinq à l'origine, mais le nombre de projets a ensuite augmenté en raison de l'accroissement du volume financier -, notamment l'autoroute Nord-Sud, le soutien à la résilience des communautés dans les provinces méridionales de l'Arménie, le développement de l'esprit d'entreprise des petites et moyennes entreprises, l'encouragement du leadership économique des femmes, la réponse aux préoccupations environnementales par la promotion d'un agenda vert, le développement de l'innovation, de la science et de la technologie, ainsi que la construction de réseaux d'approvisionnement en eau et d'infrastructures universitaires. Les programmes susmentionnés sont d'une importance capitale pour la construction d'infrastructures et pour assurer la croissance économique et le développement du pays.

Monsieur le Président,
Chers collègues,

En dépit de la guerre et des défis régionaux, notre pays continue sur la voie des réformes démocratiques irréversibles.

Je tiens à souligner que l'Union européenne est l'un des principaux partenaires de l'Arménie dans la réalisation de cet ambitieux programme de réformes. L'Arménie est prête à coopérer activement avec l'Union européenne et les pays membres de l'UE, en se concentrant sur la réforme institutionnelle en cours, l'application de l'État de droit et le renforcement des institutions démocratiques.

Je voudrais souligner dans ce contexte l'importance de l'accord de partenariat global et renforcé. La réussite du processus de ratification et l'entrée en vigueur de ce dernier constituent un événement marquant dans les relations UE-Arménie.

De même, nous apprécions le Partenariat oriental, qui est une initiative clé dans nos relations avec l'Union européenne. Nous préparons sérieusement le sommet de décembre et nous espérons qu'il sera efficace.

Je vous remercie.

Président du Conseil européen Charles Michel- Merci, Monsieur le Premier ministre, cher Nikol,

C'est un plaisir pour moi, un honneur pour moi, d'être de retour dans votre beau pays, l'Arménie. J'avais eu l'occasion de vous rendre une visite officielle il y a trois ans, dans le cadre du sommet de la francophonie en ma qualité de Premier ministre belge. Et ce matin, j'ai eu l'occasion de me rendre au Mémorial du génocide où trois ans plus tôt, j'avais symboliquement planté un arbre en mémoire des victimes, en ma qualité, à l'époque, de Premier ministre belge.

Je souhaite tout d'abord, de vive voix, vous féliciter pour les résultats électoraux à la suite de ce processus électoral qui donne un mandat, qui donne une légitimité, pour agir sur le terrain démocratique, sur le terrain politique. Et je forme le vœu, au nom de l'Union européenne, qu'il y ait la capacité pour l'ensemble des acteurs politiques de ce pays d'être animés par un esprit constructif afin de réussir à coopérer, à travailler pour relever les défis auxquels le pays est confronté.

L'Union européenne a l'ambition d'être un partenaire loyal, un partenaire engagé, un partenaire actif pour la prospérité, pour la stabilité et pour la sécurité. Et dans ce cadre-là, nous avons eu l'occasion d'aborder nos relations bilatérales, pour commencer, entre l'Arménie et l'Union européenne. Et effectivement, je suis porteur d'un message fort parce que je me tiens devant vous et avec vous pour vous confirmer cette décision de l'Union européenne de mobiliser un paquet financier sans précédent: 2,6 milliards d'euros qui sont engagés pour soutenir les priorités de l'Arménie.

Et vous avez eu, Monsieur le Président, l'occasion de mentionner les priorités au départ desquelles les équipes, vos équipes, vont coopérer avec les équipes de l'Union européenne pour faire en sorte que ces moyens financiers ne soient pas des moyens virtuels ou théoriques, mais que le plus rapidement possible, ils puissent se traduire en projets concrets pour soutenir les ambitions des autorités arméniennes dans les différents secteurs: le secteur des infrastructures, les ambitions en matière digitale, les ambitions en matière climatique, en matière de transport, ou encore les efforts pour poursuivre l'agenda des réformes démocratiques, des réformes afin de soutenir davantage de gouvernance, davantage de capacité, d'efficacité, pour rencontrer les aspirations des citoyens.

Enfin, nous faisons face partout dans le monde à une pandémie: la COVID-19. Nous avons aussi tenté de mobiliser des efforts au départ de l'Union européenne, vous l'avez mentionné. Nous allons continuer à être solidaires. Je voudrais mentionner que l'Union européenne est la grande région démocratique dans le monde qui a fait le choix, depuis le début de la production de technologies vaccinales, d'exporter des vaccins. Nous avons fait le choix d'exporter 50%, plus ou moins, des vaccins produits chaque mois. Nous avons fait le choix de mobiliser aussi des capacités afin de soutenir le projet COVAX pour que l'ensemble des pays du monde aient accès à des technologies vaccinales. Et les chefs d'État et de gouvernement ont décidé avant la fin de l'année, au delà de ce qui a déjà été fait, de mobiliser au minimum, avant la fin de l'année, 100 millions de doses pour faire en sorte qu'il y ait des capacités de technologie vaccinale qui soient accessibles le plus possible partout dans le monde. Parce que nous ne serons pas en sécurité tant que tout le monde ne sera pas en sécurité, s'agissant de cette crise de la COVID-19.

Une autre raison de ma présence en Arménie, et plus largement dans la région, demain en Azerbaïdjan, lundi en Géorgie, est la manifestation de l'engagement de l'Union européenne pour cette région, le Sud-Caucase. Nous voulons renforcer les connexions, nous voulons renforcer les liens entre les pays de cette région et l'Union européenne, et nous voulons préparer, vous y avez fait allusion, le sommet qui aura lieu avec l'ensemble des pays du Partenariat oriental - à l'exception du Bélarus qui a annoncé la suspension de sa participation au Partenariat oriental - sommet qui aura lieu au mois de décembre. Dans ce cadre-là, il est important pour moi d'être à l'écoute des différents responsables politiques dans les pays pour voir de quelle manière on peut, au mois de décembre, faire de ce sommet un succès pour donner un nouvel élan, pour donner de nouvelles forces. Et dans les prochaines semaines, ce que nous souhaitons faire, dans les prochains mois, c'est continuer à travailler avec vous, Monsieur le Premier ministre, afin de progresser sur un certain nombre de sujets. Et naturellement, nous sommes touchés par cette guerre qui a frappé l'Arménie.

Et nous sommes touchés par la situation de toutes celles et tous ceux qui ont été affectés directement, par les victimes de ce conflit auxquelles je souhaite rendre hommage, exprimer ma solidarité et ma sympathie. Nous avons eu l'occasion d'aborder un certain nombre de thèmes, un certain nombre de sujets, qui vont devoir être abordés politiquement avec beaucoup d'engagement dans les mois qui viennent. Je voudrais réaffirmer très clairement, sans ambiguïté, le soutien de l'Union européenne pour les travaux qui sont menés dans le cadre du groupe de Minsk. Nous voulons soutenir et encourager le groupe de Minsk à assumer sa responsabilité et à adresser les différents sujets. Et nous voyons quatre sujets qui doivent être adressés à court, à moyen et à long terme pour tenter d'amener ce que nous voulons tous, de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité, et de pouvoir progressivement progresser afin de pouvoir résoudre des conflits graves - on a vu à quel point ils sont graves - auxquels on est confronté.

Le premier point, c'est l'importance de tenir des discours qui soient des discours qui vont vers la modération, l'importance d'éviter l'escalade verbale, et l'importance de faire en sorte que l'on puisse continuer à progresser sur des sujets très concrets:
avec la question des prisonniers, nous avons eu l'occasion, ces dernières semaines, de se parler de ce sujet-là. Nous avons eu l'occasion, comme Union européenne, avec d'autres partenaires, d'encourager les efforts pour que les premières décisions soient prises avec cette question des prisonniers;
avec la question de la cartographie des mines, nous espérons qu'il sera possible de continuer à progresser de manière responsable, de manière positive, sur ce sujet qui est un sujet important.

Deuxième point: la délimitation des frontières qui sont contestées. Sur ce sujet-là, nous espérons qu'il sera possible d'engager un processus de dialogue et de négociation. Et quand il y a un dialogue, une négociation, il nous semble utile qu'il puisse y avoir un retrait des troupes dans les zones disputées afin de favoriser le calme, de favoriser le sang-froid au moment où des discussions ont lieu sur la délimitation des frontières.

Le troisième point que je voudrais mentionner, c'est l'importance à mon avis aussi, à notre avis aussi, de pouvoir discuter de possibles projets de coopération: la question du secteur du transport, vous avez mentionné ce secteur-là. Il y a peut-être d'autres secteurs pour lesquels une coopération régionale pourrait être utile pour favoriser le développement économique, pour favoriser la prospérité, pour favoriser le dialogue.
Et puis, quatrième point, il y a, de manière plus générale, cette négociation de paix. Le statut du Nagorno-Karabakh doit être un sujet, doit pouvoir être abordé également. Et je prends aussi note avec beaucoup d'attention des sujets que vous avez abordés, comme par exemple la question des patrimoines culturels et peut-être un rôle qui peut être joué par des enceintes comme l'Unesco afin de veiller au respect de ces patrimoines qui sont aussi des sujets de préoccupation extrêmement légitimes que vous avez mentionnés.

Donc vous le voyez, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs, nous avons eu l'occasion d'un échange approfondi sur les différents thèmes. Je dois vous remercier pour la sincérité et la franchise, pour la bonne coopération qui nous permet à nous, délégation européenne, de bien comprendre votre point de vue sur les différents sujets. J'aurai l'occasion d'être demain en Azerbaïdjan. J'aurai aussi l'occasion, dans ce cadre-là, d'avoir un échange avec les autorités de ce pays. Et je voudrais vous indiquer la disponibilité de l'Union européenne pour rester engagée comme partenaire loyal, positif, constructif, soucieux de montrer du respect pour les acteurs politiques dans la région, mais aussi de porter les valeurs auxquelles nous croyons, ces valeurs de démocratie, ces valeurs d'état de droit, ces valeurs de gouvernance qui, selon nous, sont les meilleurs piliers pour garantir des progrès en matière de prospérité, en matière de stabilité et en matière de sécurité. Je vous remercie.

Question d'Anna Gziryan, Armenpress : Merci, j'adresse ma question à M. Pashinyan et M. Michel, elle concerne les chances d'établir la paix dans la région.
D'un côté, le Président de l'Azerbaïdjan parle de paix, et de l'autre, nous voyons des ambitions visant le territoire souverain de l'Arménie. Ne voyez-vous pas des contradictions ici ? Que doit faire l'Europe à cet égard ?

Nikol Pashinyan, Premier ministre par intérim - Il est tout simplement impossible de ne pas y voir une contradiction, j'y ai fait référence dans mon discours aujourd'hui. J'ai abordé cette question dans tous les détails lors de la réunion du gouvernement il y a deux jours. Nous avons une position claire sur la situation frontalière. Nous sommes prêts à avoir une position constructive.

J’ai fait une proposition lors d’une session du Conseil de sécurité concernant le retrait simultané des forces et le retour aux localisations précédentes. Nous sommes en train de négocier dans ce sens pour déployer des gardes-frontières russes ou des observateurs internationaux, pour effectuer des travaux de démarcation et de bornage sous des auspices internationaux. Je répète que la politique de l'Azerbaïdjan est de vouloir donner l'impression que l'Arménie est contre les négociations de paix, que l'Arménie est contre la paix en general, que l'Arménie est contre la démarcation, mais la réalité est complètement différente.

Au cours de la réunion avec M. Michel, j’ai réaffirmé que nous saluons et exprimons notre volonté d’agir conformément à la déclaration du 13 avril des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. En fait, nous pouvons dire ici que la communauté internationale et nos points de vue coïncident, car après le 12 mai, un certain nombre de pays ont fait des déclarations et des évaluations, le Parlement européen a adopté une résolution sur cette question. Et ces approches formulées coïncident avec nos idées.

Je souhaite attirer votre attention sur le fait suivant. En examinant de plus près la politique étrangère de l'Azerbaïdjan, nous pouvons constater qu'il a des revendications territoriales envers la plupart de ses voisins. Il ne s'agit pas seulement de l'Arménie. Aujourd'hui, ils parlent de l'Azerbaïdjan occidental. Demain, ils viendront peut-être parler de l'Azerbaïdjan du Sud, etc. et ainsi de suite. Peut-être que cette liste d'Azerbaïdjanais n'est pas encore exhaustive, et je considère cela comme une menace pour la sécurité régionale en général.

Je pense que ce n’est pas seulement une question de rhétorique politique, lorsque nous étudions ce qui est enseigné dans les écoles azerbaïdjanaises, nous constatons que cette politique agressive envers les voisins n'est pas seulement dirigée contre l'Arménie, mais aussi contre la plupart de leurs voisins. Sans parler du soi-disant «parc aux trophées», qui accueille des enfants pour leur apprendre que l'Arménie et les Arméniens sont leurs ennemis jurés. Pourquoi est-ce que je dis cela ? Je dis cela pour réaffirmer notre volonté d'établir la stabilité et la paix dans la région.

Bien sûr, nous sommes prêts à entamer des négociations conformément à la déclaration du 13 avril des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, sur la base des "principes bien connus des parties." Et je suis heureux que M. Michel ait parlé de l'importance de clarifier et de déterminer le statut du Haut-Karabagh, car c'est la pierre angulaire du règlement du conflit .

Nous sommes également prêts à entamer les travaux de démarcation et de délimitation des frontières, si les conditions nécessaires existent, ce dont nous avons parlé à de nombreuses reprises. Nous avons également dit que la présence de captifs dans les conditions où l'Azerbaïdjan a une obligation écrite de restituer tous, bien sûr, perturbe considérablement l'atmosphère de coopération dans la region, c'est un agenda important autour duquel nous devons travailler ensemble.

Président du Conseil européen Charles Michel - Permettez-moi de mentionner quelques points. Nous devrions éviter la rhétorique incendiaire et saisir l'occasion d'aborder toutes les composantes et tous les éléments qui doivent être traités. Je viens de mentionner les quatre éléments qui, à mon avis, doivent être abordés afin de parvenir à plus de stabilité et de sécurité.

Demain, je dois rencontrer le président de l'Azerbaïdjan. J'essaierai de comprendre quel rôle constructif et positif l'Union européenne peut jouer en utilisant son expérience pour soutenir le groupe de Minsk de l'OSCE.

L'histoire de l'Union européenne connaît aussi des conflits passés. Néanmoins, de sérieux progrès ont été réalisés depuis que ces conflits ont été résolus. En fait, ce n'était pas si facile. Pas à pas, nous avons réussi à construire ce programme politique unique basé sur le respect mutuel et la coopération.

Un élément clé a été mentionné ici, que je considère comme étant d'une importance capitale. Je veux parler de la promotion de la coopération régionale. Je sais qu'il est prévu de remettre en service les communications ferroviaires. Cela peut être une plate-forme pour développer un dialogue. Je suis loin de sous-estimer les problèmes, mais nous devons faire preuve de volonté politique. Cela ne signifie pas du tout que tous les problèmes peuvent être réglés en un jour, bien sûr, cela prendra du temps, des difficultés peuvent surgir au fil du temps, mais nous devons d'abord essayer de construire une atmosphère saine de coopération, essayer de comprendre les différentes opinions et finalement trouver des solutions.

Question de Sargis Harutyunyan, Radio Liberty- J'adresse ma question au Premier ministre arménien et au Président du Conseil européen.

Vous avez mentionné que l'Union européenne apportera un soutien de 2,6 milliards d'euros, mais vous n'avez pas donné de précisions sur les orientations proposées. Veuillez, si possible, présenter plus en détail les domaines pour lesquels les programmes contribueront à terme au développement économique et institutionnel de l'Arménie.

Nikol Pashinyan, Premier ministre par intérim - La première orientation consiste à soutenir les petites et moyennes entreprises en mettant l'accent sur l'innovation. En d'autres termes, nous ne nous contenterons pas de soutenir, mais nous encouragerons la modernisation, la réorganisation et la conformité aux normes internationales.

Comme je l'ai déjà mentionné, je suis désireuse d'encourager l'activité économique et le leadership des femmes, et je souhaite attirer votre attention sur ce qui suit : J'ai déjà parlé de ce sujet, les femmes constituent une majorité démographique dans notre pays, et il est important de veiller à ce que le potentiel économique des femmes soit pleinement intégré dans le développement économique du pays.

Le prochain domaine qui m'intéresse beaucoup est le renforcement de la résilience des communautés dans les régions du sud. Nous prévoyons de mettre en œuvre des projets d'une valeur de 80 millions d'euros couvrant les infrastructures, y compris les infrastructures agricoles. Nous avons soulevé des questions essentielles pendant la campagne électorale : l'approvisionnement en eau potable, l'accès aux pâturages, les infrastructures. Nous pensons en effet que les régions du sud ont un grand potentiel de développement, notamment dans le domaine du tourisme, qu'il faut exploiter.

Vient ensuite l'autoroute Nord-Sud, qui, là encore, est essentiellement associée aux régions du sud et du nord. Nous allons bientôt annoncer un appel d'offres pour le tronçon Sisian-Agarak, où il y a des tunnels et des ponts, en outre, il s'agira d'une construction sans précédent. Et là, l'Union européenne est prête à soutenir avec environ 600 millions d'euros, ce qui est essentiel.

La science, la recherche, la technologie et la numérisation constituent le prochain vecteur. Et nous envisageons de canaliser une partie des ressources vers l'éducation également. Les programmes ne sont pas encore entièrement convenus avec l'Union européenne. C'est-à-dire que nous discutons pour l'instant des directions des vecteurs. Vous savez peut-être que nous avons des projets sérieux dans le domaine de l'éducation en termes de construction d'écoles et de jardins d'enfants. Nous travaillons de la même manière sur des projets de construction de réservoirs.

Il est important qu'un ensemble autonome de réformes soit envisagé pour Erevan - le Erevan vert, la ville intelligente en termes de gestion du trafic, ainsi que le développement du métro, où l'Union européenne a joué un rôle significatif, et nous continuerons à coopérer dans les domaines susmentionnés. Nous sommes maintenant à l'étape suivante. Nous effectuons un travail approfondi après la décision prise par l'Union européenne. En fait, nous avons déjà préparé un projet de feuille de route, nous sommes convaincus que nous devons faire avancer ces programmes par une communication active.

Oui, nous devons mettre en œuvre des programmes d'une valeur de 2,6 milliards d'euros au cours des 4-5 prochaines années, ce qui donnera une forte impulsion au développement économique de l'Arménie.

Président du Conseil européen Charles Michel - Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a dit le Premier ministre, je voudrais dire quelques choses. Tout d'abord, à mon avis, cela offre à l'Arménie des opportunités uniques. C’est un paquet financier important, des priorités claires sont fixées, et je voudrais en souligner une ou deux. Nous pensons que nous sommes confrontés au défi du changement climatique tous les jours dans le monde, mais en même temps, il peut s'avérer être un levier passionnant pour soutenir le développement économique, permettre au secteur privé de devenir viable et attractif, conformément aux priorités de l'UE.

Nous sommes engagés dans un dialogue approfondi avec les autorités arméniennes, je ne sous-estime pas le travail de grande ampleur qui peut être nécessaire pour mener à bien tout cela. Nous garantissons que le paquet financier proposé déclenchera des résultats tangibles pour les PME et les citoyens également, en créant une valeur ajoutée.

Enfin, nous devons mettre en œuvre des réformes démocratiques pour assurer la consolidation des institutions démocratiques. C'est la meilleure condition pour garantir la prospérité. Je suis optimiste quant aux signaux forts que nous envoyons à l'Arménie. C'est un signal de confiance dans l'avenir, car nous allons travailler ensemble, étroitement, pour mettre tout cela en œuvre, pour faire en sorte que le peuple et les citoyens arméniens ressentent l'impact positif de ces programmes.

 

 

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