Le Premier ministre Nikol Pashinyan est arrivé en République de Lituanie pour une visite officielle. En marge de la visite, le Premier ministre a rencontré des représentants de la communauté arménienne locale, qui représentent les domaines de la santé, de la culture et des affaires.

En souhaitant la bienvenue aux participants de la rencontre, le Premier ministre a noté qu'il s'agit de sa première visite en Lituanie et il espère que cette visite sera productive. "Il faut noter ce qui suit: après les élections du 20 juin, il est évident que l'intérêt des pays de l'UE à développer des relations avec la République d'Arménie a augmenté, bien que cet intérêt n'ait jamais été faible. À cet égard, la Lituanie s'efforce d'être particulièrement active et d'apporter son soutien. Ce n'est pas un hasard, car il existe des liens traditionnels avec la Lituanie, la Lituanie connaît beaucoup mieux la République d'Arménie, il y avait des contacts actifs entre les deux pays pendant la période de l'URSS. Nous espérons que notre coopération sera encore plus efficace.

Nous travaillons avec l'UE pour mettre en œuvre les projets d'investissement de 2,6 milliards d'euros dans les années à venir, qui ont plusieurs directions : les affaires, la technologie, le développement des PME, la numérisation, le développement de Syunik ou des régions du sud de l'Arménie. Nous avons déjà présenté nos idées sur le programme aux partenaires de l'UE et nous espérons mener un travail de fond pour leur mise en œuvre. Ces programmes doivent être mis en œuvre avec le cofinancement du budget de l'État de la République d'Arménie, le lancement de ces programmes est inclus dans le budget de l'année prochaine", a déclaré Nikol Pashinyan.

Nikol Pashinyan a évoqué la situation autour de l'Arménie, ajoutant que la période d'après-guerre était très difficile. "Les problèmes liés à la situation politique interne ont été réglés, mais les problèmes de l'environnement externe restent tendus. C'était un essai intéressant de surmonter les tensions internes par le biais des élections, qui ont servi d'outil pour résoudre les problèmes, alors que dans le passé, les élections sont principalement devenues le point de départ des tensions politiques intérieures. À cet égard, je suis heureux de constater que l'atmosphère d'agitation publique que nous avons connue de novembre à juin a été résolue'', a déclaré le Premier ministre.

Selon Nikol Pashinyan, les problèmes liés à l'environnement extérieur sont assez compliqués, l'environnement autour de l'Arménie reste tendu. "Malgré tout cela, nous avons adopté la politique d'ouvrir une ère de développement pacifique pour notre région. Nous comprenons que la paix ne dépend pas seulement de la République d'Arménie. Dans le même temps, nous continuerons à avancer dans cette direction'', a déclaré le chef du gouvernement, ajoutant que chaque jour de nouveaux développements ont lieu, visant à prouver le contraire, mais l'Arménie doit tenter d'avancer dans cette direction.

Le Premier ministre Nikol Pashinyan a souligné : '' La souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Arménie, la protection les droits des Arméniens au Haut-Karabagh, y compris le droit à l'autodétermination, font partie de nos priorités, mais nous devons savoir que nous marchons dans un champ de mines, où nous devons être extrêmement prudents et vigilants. En fait, il s'agit d'un champ de mines depuis toujours, mais c'est une autre chose que la densité des mines augmente progressivement, ce dont nous avons été témoins l'année dernière en automne. Malheureusement, la guerre a eu un cours difficile, voire catastrophique pour nous, mais l'Arménie, le peuple arménien, le peuple de l'Artsakh font preuve d'une résistance exceptionnelle, et c'est très important. Nous avons besoin de la conciliation des efforts pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés, et je définis son aboutissement comme une nécessité et un impératif pour ouvrir une ère de paix. Sur cette voie, il est important d'analyser la période précédente et de tirer des conclusions correctes".

Le Premier ministre a fait remarquer que la campagne électorale contenait un tel élément. On a beaucoup parlé de ce qui s'est passé, mais il y a des nuances qui n'ont pas été abordées. Le chef du gouvernement a souligné l'analyse des trente dernières années, en exprimant l'espoir qu'il sera possible d'ouvrir une nouvelle page pour l'histoire de l'Arménie, qui sera beaucoup plus positive.

Ensuite, Nikol Pashinyan a répondu aux questions des personnes présentes, dans le cadre desquelles il a évoqué la création de nouveaux emplois en Arménie, les priorités du gouvernement, le règlement du conflit du Haut-Karabagh, les relations avec l'Iran.

Le Premier ministre a noté que l'année prochaine, le gouvernement prévoit de mettre en œuvre des programmes d'investissement d'une ampleur sans précédent, pour un montant de 350 milliards de drams, ce qui permettra de créer de nouveaux emplois. La construction de l'autoroute Nord-Sud se poursuivra à plein régime, plusieurs centaines d'écoles et de jardins d'enfants seront construits ou rénovés dans le pays au cours des cinq prochaines années, et les travaux visant à développer le tourisme se poursuivront. "Notre tâche consiste à créer les conditions nécessaires pour que les gens puissent améliorer leur propre bien-être grâce à ses capacités créatives", a déclaré le Premier ministre.

Nikol Pashinyan a rappelé que pour la première fois au cours des deux dernières décennies, la République d'Arménie a une cote dans le Combinat de cuivre et de molybdène de Zangezur, la plus grande société minière. "Nous espérons que la part de l'État augmentera au fil du temps. Il ne s'agit pas d'une simple vente ou d'un achat d'actions, mais d'un grand projet d'investissement qui sera mis en œuvre par une société privée avec le soutien du gouvernement. Aujourd'hui, lorsque nous examinons la structure des exportations de l'Arménie, nous constatons qu'une énorme partie de celles-ci n'est qu'un concentré, qui est principalement exporté vers l'Union européenne, où le cuivre est fondu. Nous voulons qu'une fonderie de cuivre soit créée en Arménie, ce qui signifie la création de milliers d'emplois", a déclaré le Premier ministre, ajoutant qu'en conséquence, le cuivre sera produit en Arménie. "Selon diverses estimations, jusqu'à 5 000 emplois seront créés dans les années à venir dans le cadre de ce programme d'investissement. Cette question est au centre de notre attention quotidienne", a souligné Nikol Pashinyan.

Selon le Premier ministre, le gouvernement cherche des partenaires qui créeront de nouveaux emplois et les trouve.

Interrogé sur les relations avec l'Iran, le chef du gouvernement a déclaré : "Nous avons des relations chaleureuses avec l'Iran. Le Président Raisi a pris ses fonctions en août 2021, et j'ai également pris mes fonctions en août, après les élections, et nous nous sommes déjà rencontrés deux fois. C'est un fait qui montre à quel point nous apprécions nos relations. Il n'est pas nouveau que certains cercles parviennent à publier de temps à autre dans la presse iranienne des documents selon lesquels l'Arménie serait impliquée dans des complots contre l'Iran. Je suis certain que nos partenaires iraniens savent que la République d'Arménie n'a jamais été et ne sera jamais impliquée dans une conspiration contre l'Iran, car nous attachons une grande importance à ces relations et nous n'oublierons jamais que l'Iran était le "chemin de la vie" pour l'Arménie au début des années 90. C'est une base si solide pour nos relations qu'elle exclut toute implication de l'Arménie dans une quelconque conspiration anti-iranienne.

C'est une autre chose que les relations économiques entre les deux pays soient entravées par les sanctions économiques. Non seulement l'Arménie, mais de nombreux autres pays dans ce monde n'ont pas la possibilité de contourner cette réalité. L'Arménie ne sera jamais impliquée dans une quelconque conspiration contre l'Iran et c'est tellement évident qu'il n'est même pas nécessaire d'en parler. Au contraire, nous avons de grands projets avec l'Iran. Au cours de nos discussions avec M. Raisi, nous avons suggéré qu'ils soient accélérés, en particulier, la 3ème ligne de transmission électrique à haute tension est en cours de construction, qui est construite par une société iranienne, et nous leur demandons de le faire dès que possible. Nous espérons prolonger le contrat "gaz contre électricité" à l'avenir. Au cours des réunions, j'ai également suggéré que nous devrions revenir sur la question de la construction du réservoir et de la centrale hydroélectrique de Meghri, qui, je pense, est très importante non seulement en termes d'énergie, mais aussi en termes de gestion conjointe des ressources en eau'', a indiqué Nikol Pashinyan.

Le Premier ministre a souligné que dans la période récente, un problème de longue date lié à l'Iran a été résolu, qui concernait les rejets du combinat de cuivre-molybdène d'Agarak dans la rivière Aras. "La question a été constamment soulevée, et je suis heureux de constater qu'elle a été résolue, car l'usine est passée à un cycle fermé et n'émet pas d'émissions. "GeoProMining", qui est notre partenaire, a répondu aux appels du gouvernement, ce qui nous a permis d'approfondir les relations avec eux'', a noté le chef du gouvernement.

Répondant à la question de l'une des personnes présentes, le Premier ministre Pashinyan a réaffirmé qu'il était prêt à rencontrer le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, a aussi évoqué la question du retour des otages et la fourniture de cartes des champs de mines.

" Voyez, le président de l'Azerbaïdjan a annoncé qu'il était prêt à me rencontrer. Permettez-moi de dire que j'avais déjà dit en juillet que nous étions prêts à nous rencontrer au plus haut niveau, ce qui signifie que nous sommes prêts à nous rencontrer au niveau des ministres des affaires étrangères et des Premiers ministres-Présidents. Dans mon récent discours à l'Assemblée générale des Nations unies, j'ai dit que la question du Haut-Karabagh attendait son règlement et je peux dire que, depuis plusieurs fois déjà, nous avons salué les déclarations des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, qui ont noté à plusieurs reprises la nécessité de régler le conflit du Haut-Karabagh et de restaurer le processus de paix à cette fin", a déclaré Nikol Pashinyan.

Dans ce contexte, le Premier ministre a noté que, comme auparavant, il annonce également qu'il est prêt à rencontrer le président de l'Azerbaïdjan. "A votre question concrète, je peux donner la réponse suivante: Je suis prêt à emmener avec moi à la prochaine rencontre présumée les cartes dont on parle, et ces cartes sont celles qui ne séparent pas les armées de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan l'une de l'autre, ce qui signifie qu'elles n'ont pas de signification de sécurité pratique militaire, elles ont plutôt une signification humanitaire parce qu'elles sont situées derrière les lignes militaires azerbaïdjanaises.

Je suis prêt à emmener avec moi à la rencontre toutes les cartes que nous avons et je demande au président azerbaïdjanais d’apporter tous nos prisonniers avec lui. Écoutez, le président de l'Azerbaïdjan se plaint de la mauvaise qualité des cartes que nous avons transférées dans le passé. Écoutez, faisons deux constats: premièrement, nous avons donné les cartes que nous avions, ce qui signifie que nous n'avons pas gardé les cartes de bonne qualité dans un tiroir et leur avons donné les mauvaises. Je n'exclus pas et je sais qu'il y a un problème avec la qualité des cartes, pourquoi ? Parce que la qualité de la carte dépend de la qualité du cartographe, de ses compétences professionnelles, nous avons ce qu'il a dessiné. Et ici, nous sommes honnêtes, ouverts, et nous n'avons pas l'intention de tromper qui que ce soit, car il ne s'agit pas seulement de l'Azerbaïdjan, mais aussi de nos partenaires médiateurs, qui sont nos pays amis, nos collègues. Il ne serait pas honorable de tenter de faire quelque chose d'une autre manière dans cette situation.

Nous avons donné les cartes que nous avions, nous n'en avons pas d'autres, je veux dire en ce qui concerne le terrain que nous avons déjà transféré. C'est un fait, il faut le noter comme une réalité. En ce qui concerne la confiance, il est clair que l'Azerbaïdjan ne nous fait pas confiance dans cette situation, nous ne faisons pas confiance à l'Azerbaïdjan et toute la question est pour nous d'essayer d'avancer par petites étapes de manière à développer une certaine forme de confiance. Cette confiance est importante pour que nous soyons en mesure de régler rapidement les problèmes humanitaires et de rendre nos frères captifs à leurs familles dès que possible", a déclaré le Premier ministre Pashinyan.

Au cours de la réunion, le Premier ministre a également abordé le renforcement des liens entre l'Arménie et la Diaspora, certaines orientations de l'activité du gouvernement arménien et d'autres questions.

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Un dîner officiel a été donné en l'honneur du Premier ministre Nikol Pashinyan au nom de la Première ministre de la République de Lituanie, Ingrida Šimonytė.