Communiqués de presse
Déclaration du Premier ministre Pashinyan et de la Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie Louise Mushikiwabo
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Le Premier ministre Nikol Pashinyan a reçu la Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo.
Après la rencontre, Nikol Pashinyan et Louise Mushikiwabo ont fait des déclarations résumant les résultats de la rencontre, dont la transcription est présentée ci-dessous.
Nikol Pashinyan, Premier ministre - Chers représentants des médias, Mesdames et Messieurs,
Tout d'abord, je voudrais souhaiter une nouvelle fois la bienvenue à Mme Louise Mushikiwabo et l'assurer que la Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie est une invitée toujours attendue et désirée en République d'Arménie. Nous attachons une grande importance à l'adhésion de l'Arménie à l'Organisation internationale de la Francophonie et exprimons notre satisfaction quant au rôle et au niveau de participation de l'Arménie à cette importante organisation internationale. L'un des objectifs de la visite de la Secrétaire général était de faire le bilan de la présidence arménienne au Sommet de la Francophonie.
Comme vous le savez, dans le cadre du Sommet de la Francophonie à Erevan en 2018, l'Arménie a assumé la présidence de l'organisation pour un mandat de deux ans. Cependant, en raison de la pandémie de COVID-19, le 18e sommet qui devait se tenir en 2020 a été reporté, pendant lequel l'Arménie a continué à assurer la présidence. Nous avons assumé ce rôle important avec beaucoup de responsabilité et d'empressement, mais, malheureusement, il faut noter que nous avons dû annuler une partie importante des programmes adoptés lors du sommet d'Erevan que nous allions mettre en œuvre en raison de la pandémie.
Nous attachons une grande importance à la bonne préparation et à la tenue du prochain 18e sommet de l'Organisation. L'Arménie, en tant que pays président, a l'intention de participer à cet événement au plus haut niveau, de faire des efforts actifs pour développer les documents qui seront adoptés. Au cours de la rencontre d'aujourd'hui avec la Secrétaire générale, nous avons abordé un large éventail de questions internationales et régionales, en premier lieu, bien sûr, la sécurité et la paix dans la région. J'ai particulièrement insisté sur la résolution des problèmes humanitaires qui sont apparus après la guerre de 44 jours, notamment la libération immédiate des prisonniers de guerre et des otages civils Arméniens, ainsi que sur la protection adéquate du patrimoine historique, culturel et religieux arménien.
L'Arménie est reconnaissante à la Secrétaire générale de la Francophonie pour son soutien à notre pays à l'automne 2020. Nous vous remercions, Madame la Secrétaire générale, pour la solidarité dont vous faites preuve envers l'Arménie et le peuple arménien. Le gouvernement arménien est reconnaissant à la Secrétaire générale d'avoir envoyé une mission d'observation aux élections législatives de juin en Arménie. C'était la première fois que des représentants de la famille francophone se rendaient en Arménie pour observer les élections parlementaires. L'Arménie est prête à poursuivre une coopération à grande échelle avec l'Organisation internationale de la Francophonie, notamment dans le domaine de l'enseignement de la langue française, tant dans les écoles, les universités que chez les fonctionnaires Arméniens. L'Arménie encourage la Secrétaire générale de la Francophonie dans la mise en œuvre des réformes découlant de sa fonction. Dans ce contexte, l'Arménie soutient également la proposition de réformes de la Secrétaire générale dans les activités des organes de l'organisation. Je vous remercie.
Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie Louise Mushikiwabo - Merci beaucoup, Monsieur le Premier ministre, c'est un grand plaisir pour moi d'être à Erevan, la ville où j'ai été élue Secrétaire générale. J'ai un lien particulier à l'égard de ce pays pour un certain nombre de raisons. Nous avons parlé au téléphone pendant la situation extrêmement difficile pour l'Arménie liée à la guerre et à la pandémie, mais je suis heureuse de pouvoir vous rencontrer aujourd'hui en tant que présidente en exercice, pour parler de tout ce qui s'est passé depuis 2018. Bien sûr, nous nous sommes également rencontrés à Paris pour discuter de ces questions, mais depuis lors, beaucoup de choses se sont passées dans le monde, dans ce pays, donc, tout d'abord, je suis heureuse d'être ici.
Je vous félicite une fois encore d'avoir été élu à la tête de ce beau pays et de votre belle victoire. Ce fut un honneur pour notre organisation de pouvoir envoyer des observateurs à ces élections. Ils m'ont fait un rapport. Nous exprimons notre grande satisfaction pour la participation de l'Arménie aux différents programmes et initiatives de notre organisation, et pour vos mesures actives, malgré la situation sanitaire qui a compliqué la vie de chacun.
Quant à la coopération entre notre Organisation et ce beau pays, nous sommes très intéressés à trouver des initiatives qui seront liées à l'interaction entre la jeunesse arménienne et d'autres jeunes francophones, que ce soit en Afrique, en Asie ou en Europe. Nous consultons l'Ambassadeur Ter-Stepanyan, qui représente l'Arménie au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie. Nous tentons de trouver des programmes et des initiatives qui répondront aux attentes de la jeunesse arménienne. Ceci, bien sûr, est un complément à notre collaboration classique dans le cadre de la langue française. Et nous sommes toujours heureux de revenir dans ce pays, d'entendre de plus en plus de voix francophones.
En 2021, cependant, la Francophonie ne se réfère pas seulement à la langue française. Le français est une langue commune aux pays membres de l'OIF, mais, d'abord, chacun a sa propre langue nationale, il a d'autres langues étrangères. La Francophonie est aujourd'hui décomplexée. Le français peut coexister avec d'autres langues. C'est la réalité de tous nos Etats membres. Alors, bien sûr, nous accordons de l'importance à la langue française, qui permet aux jeunes francophones de trouver un emploi, d'avoir de nouvelles opportunités, de voyager, de comprendre le monde. C'est cela la Francophonie aujourd'hui. L'Arménie contribue grandement aux activités de notre organisation, je le souligne encore une fois, dans une situation plutôt compliquée.
L'Organisation internationale de la Francophonie est très sensible aux questions politiques de l'Arménie, dont nous avons parlé avec le Premier ministre il y a quelque temps. Nous suivions l'évolution de la situation, la douleur des Arméniens pendant la guerre. Notre Organisation compte 88 Etats membres, dont certains ont des relations très étroites avec l'Arménie, certains sont même impliqués dans les développements politiques, comme la France, qui est aussi le siège de notre Organisation. Et il y a des pays qui sont moins sensibles à cette question. Mais l'Organisation, naturellement, y attache une grande importance. L'Arménie est un État membre de notre Organisation et en est actuellement le pays président, c'est pourquoi nous restons très sesnitifs et attentifs envers ce pays. Nous sommes toujours prêts à écouter le Premier ministre, les autorités arméniennes. Et, bien sûr, le Premier ministre reste le président en exercice jusqu'au prochain sommet, qui se tiendra en Tunisie dans environ un mois et demi. Nous resterons donc en contact avec le Premier ministre pour qu'il puisse soutenir ce processus jusqu'à ce qu'il passe la présidence au prochain président, en Tunisie.
Monsieur le Premier ministre, je voudrais vous remercier pour votre hospitalité, pour l'hospitalité des Arméniens. En effet, nous nous sommes sentis chez nous dès notre arrivée et je vous remercie au nom de l'Organisation".