Communiqués de presse

Nikol Pashinyan a participé à la discussion sur la sécurité régionale avec le Premier ministre de la Géorgie, le Président de l'Azerbaïdjan et le Secrétaire général de l'OSCE

18.02.2023

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Le Premier ministre Nikol Pashinyan a pris part à un débat sur les questions relatives au Caucase du Sud en marge de la Conférence de Munich, intitulé "Moving Mountains? Building Security in the South Caucasus". Le Premier ministre géorgien Irakli Garibashvili, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et la Secrétaire générale de l'OSCE Helga Schmid ont également pris part à la discussion.

Vous trouverez ci-dessous les questions adressées au Premier ministre Pashinyan par le modérateur de la discussion et les réponses du Premier ministre.

Question - Monsieur le Premier ministre, je voudrais vous demander de commenter les conséquences de la guerre de la Russie contre l'Ukraine sur votre pays.

Premier ministre Nikol Pashinyan - Merci. Je voudrais vous remercier d'avoir organisé ce format. Je suis d'accord, il s'agit peut-être d'une réunion historique, mais il est important de comprendre le contexte de l'histoire qui se crée en ce moment, parce que nous pouvons avoir des résultats ou des conséquences différents, et je pense que nous devons être orientés vers les résultats. Telle est notre approche.

Pour répondre à votre question, l'instabilité mondiale ne peut avoir un impact positif sur notre situation régionale, , car vous savez que depuis longtemps, toute l’attention internationale est focalisée sur l’Ukraine, ce qui crée de nouveaux risques pour notre région. Il est très important que notre région soit également l'objet de l'attention internationale, car je pense que les risques sont nombreux

Quelle est notre approche ? Nous sommes attachés à notre programme de réformes démocratiques parce que nous pensons que les réformes démocratiques, le développement d’institutions démocratiques, l’État de droit, les droits de l’homme et l’indépendance de la justice amélioreront la situation dans notre région. Nous pensons que cela est bénéfique pour toute la région, et c’est très important pour nous afin de faire notre part du travail.

Question - M. Pashinyan, vous aidez maintenant aussi la Turquie lors de ce terrible tremblement de terre. Pensez-vous qu'il existe des perspectives d'amélioration des relations entre l'Arménie et la Turquie? Est-il possible que cette terrible catastrophe puisse être une raison pour un changement dans vos relations ?

Premier ministre Nikol Pashinyan - Merci. Vous savez, nous n'avions que des motifs humanitaires derrière la décision d'envoyer de l'aide humanitaire et des sauveteurs en Turquie, parce que des millions de personnes dans notre voisinage souffraient, mais pendant ce temps, nous avons été témoins d'une réaction très positive du gouvernement turc, et si ce geste a des conséquences politiques, ce sera encore mieux. Mais notre motivation initiale était purement humanitaire, et comme nous l'avons dit, nous sommes prêts à fournir autant d'aide humanitaire que nos capacités le permettent, et nous sommes prêts à le faire.

Quant au dialogue politique, pour être honnête, avant le tremblement de terre, nous avions déjà établi un dialogue politique par le biais de représentants spéciaux, et je pense que ce dialogue est très important. Je veux dire en termes de création d'une atmosphère appropriée dans laquelle ces décisions ont été prises. Et nous pensons que les possibilités de prendre des décisions politiques dans le contexte de ce dialogue humanitaire seront encore plus élevées. Nous sommes prêts à aller de l'avant et nous pensons que l'établissement de relations diplomatiques avec la Turquie et l'ouverture de notre frontière auront un effet très positif non seulement sur notre situation régionale, mais aussi sur la situation internationale.

Question - Je voudrais maintenant revenir à la question à laquelle le président Aliyev a fait allusion au début. Nous parlons d'une guerre qui a commencé il y a deux ans, et nous voyons maintenant une situation qui reste critique. Nous ne négocions pas ici, mais la communauté internationale est préoccupée par la situation humanitaire, et nous suivons, comme tout le monde, la situation humanitaire en Turquie, de la même manière que nous suivons le problème existant là-bas. De l'extérieur, nous voyons que le corridor de Latcine est bloqué. Monsieur le Premier ministre, j'aimerais que vous parliez un peu des efforts de renforcement de la confiance. Bien sûr, nous aimerions voir une diminution de la tension par de petits pas qui nous rapprocheront du règlement de ce conflit.

Le Premier ministre Nikol Pashinyan - Merci. Vous avez raison. Le corridor de Latchine est bloqué depuis 70 jours déjà. Malheureusement, il y a maintenant une crise humanitaire dans le Haut-Karabakh, ainsi qu'une crise énergétique, car l'approvisionnement en électricité du Haut-Karabakh est coupé, l'approvisionnement en gaz est également bloqué, et nous avons compté que l'approvisionnement en gaz a été interrompu au moins 10 fois au cours des 70 derniers jours, et c'est un problème qui mérite l'attention. Notre position est la suivante. Dans la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, nous avons des points très concrets concernant le corridor de Latchine, et selon cette déclaration, il est du devoir de l'Azerbaïdjan et des forces de maintien de la paix russes de garder le corridor de Latchine ouvert, mais maintenant, malheureusement, nous avons une situation complètement différente. Nous pensons que l'attention internationale devrait se porter sur cette situation, car nous craignons que la poursuite de cette situation n'entraîne des conséquences humanitaires irréversibles pour les Arméniens du Haut-Karabakh.

Question - Comme je l'ai dit, nous ne menons pas de négociations ici, mais je voudrais donner au Premier ministre Pashinyan l'occasion de répondre au Président Aliyev.

Premier ministre Nikol Pashinyan - Merci. Quant au Haut-Karabakh, le président a mentionné la déclaration trilatérale, et le Haut-Karabakh est présent dans cette déclaration, et la signature du président de l'Azerbaïdjan est présente sous ce document.

Et nous avions le corridor de Latchine, qui devait fonctionner librement. D'ailleurs, selon cette déclaration trilatérale, le corridor de Latchine devait être hors du contrôle de l'Azerbaïdjan, et ce, conformément à la signature du président de l'Azerbaïdjan. Récemment, un groupe d'enfants Arméniens du Haut-Karabagh a tenté de traverser le couloir de Lachin et a été arrêté. Des Azerbaïdjanais masqués ont fait irruption dans le bus, où les enfants hurlaient. Ce fut la dernière tentative des Arméniens du Haut-Karabakh de se déplacer librement dans le couloir de Latchine.

Le président Aliyev a également parlé des mosquées détruites. Je voudrais noter qu'en 2017, plusieurs mosquées ont été détruites en Azerbaïdjan pour construire de nouvelles routes. À propos, pendant les années soviétiques, 1560 mosquées ont été détruites en Azerbaïdjan, et c'était une chose ordinaire pour l'Union soviétique. Des églises et des mosquées ont également été détruites en Arménie. Vous savez, les Arméniens du Haut-Karabakh ne devraient pas payer la dette des années soviétiques. C'est un récit très dangereux, parce que j'ai peur qu'il semble que l'Azerbaïdjan essaie de donner un contexte religieux à toute cette situation. C'est très dangereux. Il n'y a pas de contexte religieux dans ce conflit.

Et d'ailleurs, nous avons une minorité musulmane dans notre pays, et nous avons une mosquée qui fonctionne, c'est la réalité. Savez-vous ce qui inquiète dans le récit de l'Azerbaïdjan ? Sa rhétorique donne l'impression, et c'est peut-être le cas, que l'Azerbaïdjan a adopté une politique de vengeance. Il est possible que ce soit la politique de l'Azerbaïdjan. Mais comme nous l'avons mentionné, nous avons une histoire très compliquée, et je viens de dire que, oui, il s'agit peut-être d'une réunion historique, mais dans quel but voulons-nous l'utiliser? Pour stimuler l'intolérance, la haine, la rhétorique agressive dans notre région, ou au contraire, pour utiliser cette plateforme pour améliorer la situation ?

Nous pensons que cette plateforme doit être utilisée à des objectifs constructifs. Bien sûr, nous pouvons maintenant raconter de nombreuses histoires sur l'inimitié, mais quel est le rôle des dirigeants: approfondir cette inimitié ou utiliser nos opportunités, nos mandats ? Je suis fier que moi, notre gouvernement, même après la guerre catastrophique, ait pu organiser des élections libres et démocratiques dans notre pays, qui ont été reconnues par le monde entier comme libres et démocratiques, transparentes et compétitives. Et comme je l'ai dit, de notre point de vue, la solution est la démocratie, la solution est la transparence, la solution est le dialogue, la solution est le respect de tous les pays. Et nous sommes prêts à travailler dans cette direction. Je vous remercie.

Question - Monsieur le Premier ministre, vous avez mentionné à plusieurs reprises que l'OTSC n'est pas très efficace pour le moment, et que l'on se demande si l'Arménie peut la quitter. Je voudrais que vous commentiez cette question

Nikol Pashinyan, Premier ministre- Vous savez, nous avions certaines préoccupations concernant l'OTSC, et ces préoccupations ont été rendues publiques. Nous avons soulevé ces questions avec nos collègues, nous les avons rendues publiques, et ces préoccupations sont toujours présentes. Nous œuvrons pour trouver des solutions à ces questions et préoccupations.

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