Discours et messages

Discours final de Serge Sargsyan, candidat du Parti Républicain au poste du Premier ministre, à la séance spéciale de l'Assemblée nationale

17.04.2018


Monsieur le président de l'Assemblée nationale,
Chers membres du Parlement.

Je suis reconnaissant pour les positions, les remarques d’encouragement, ainsi que et les critiques exprimées dans cette salle. Je suis d'accord avec de nombreux points de vue exprimés sur la période précédente et sur le présent également. Cela concerne à la fois les remarques critiques et les positions de soutien. Néanmoins, je ne serais pas d'accord avec un certain nombre d'entre eux. Par exemple, certaines formules de mes collègues du parti pourraient être plus modestes, et d’autre part, dans les interventions à caractère critique, il y avait des approches qui n’étaient pas, pour le moins, justes, d’autant plus que les chiffres ont été arrondis dans le mauvais sens au détriment de la situation réelle visant à démontrer, pour ainsi dire, notre mauvais état. Plusieurs choses sont confondues, trop de choses sont mélangées, et ainsi de suite. Mais ce n'est le plus important ; bien sûr, je ne vais pas les aborder point par point, d'autant plus que le temps est le juge le plus impartial dans ce débat, et le temps montrera tout. Néanmoins, je reviendrai sur deux épisodes dans mes remarques de clôture.

J'aborderai brièvement la critique exprimée en les regroupant. L'approche utilisée pour le premier groupe de questions est la suivante : certaines questions ne sont pas résolues ou n’ont pas été résolues pendant les années de la mandature du troisième Président, avec des promesses citées hors contexte ou des allégations inexactes d'inefficacité faites avec des violations flagrantes de la méthodologie, etc. Ceci est fait avec l'intention de noircir le candidat de la coalition, avec le "il a tout raté dans le passé, comment peut-il faire mieux dans l’avenir ?" C'est manifestement une tactique primitive, mais elle est peut-être efficace dans le contexte du but visé. À cet égard, je ne ferai qu'une observation. La décennie 2007-2017 est une partie importante et inséparable de la vie dans notre patrie, de nous tous, de nos enfants et de petits-enfants. Entre-temps, nous avons fait face à deux crises économiques majeures ; nous avons défié deux situations de guerre, de graves problèmes internes et externes menaçant notre sécurité, mais nous avons réussi à progresser, à lancer ou à mettre en œuvre de nombreuses réformes. Nous avons su faire face à des situations complexes sur des plateformes internationales et regarder droit dans les yeux de nos partenaires. La dernière décennie est l'histoire de notre pays et de nous tous - ce n'est pas seulement l'histoire de Serge Sargsyan, et il ne faut pas la noircir à tout prix dans le but d'affaiblir l'adversaire politique. Ce n'est pas juste, et ça ne vaut pas la peine. Je suis convaincu que les conclusions faites au niveau d'amateur exprimées aujourd'hui seront encore remplacée dans l’avenir par des analyses sérieuses sur ces années ; il y aura des enquêtes approfondies et des publications. C’est inévitable. Et finalement, c’est l'histoire qui va donner la vraie évaluations.

Le deuxième groupe de questions concerne le contexte politique de la nomination du Premier ministre par la coalition. Ceci est présenté comme un troisième mandat de gouvernance, et par ailleurs, cela me semble plutôt étrange : pourquoi le troisième et non le quatrième, étant donné que j'ai été Premier ministre avant mon premier mandat présidentiel ? Différentes définitions ont été données, des contradictions ont été recherchées entre mes déclarations antérieures et actuelles. En raison de la pauvreté des thèmes, ce groupe de questions a été discuté plus que nécessaire, alors qu'il n'y avait pas grand-chose à discuter.

Je suis bien conscient qu'avec la réforme constitutionnelle, nous avons non seulement modifié le système de gouvernance, mais aussi toute la philosophie de la gouvernance. En attendant, les perceptions enracinées durant plusieurs années ne peuvent pas changer au même rythme. Dans deux ans au plus tard, je suis sûr que - tous ceux qui suivent mes paroles, s'il vous plaît, notez cela - je suis sûr que personne ne pourra penser que le premier ministre qui a été nommé par la majorité parlementaire peut être vu au même niveau que le président du système semi-présidentiel, ou considérer la transition d'aujourd'hui comme une continuation du pouvoir ou un troisième mandat. Il est plus qu'évident qu'il n'y a plus de dirigeant du pouvoir exécutif dans notre pays, élu par un mandat primaire. En vertu des amendements constitutionnels, il n'y a qu'un seul organisme chargé d'un mandat au niveau national - l'Assemblée nationale - d'où prennent sources les autres branches du pouvoir. Les gens ne sont pas encore pleinement conscients du fait qu’il n’y plus de pouvoir individuel, il a été remplacé par le pouvoir de force politique. Si je suis élu, ce ne sera pas le troisième mandat de Serge Sargsyan, ce sera le premier mandat du Parti républicain d'Arménie. Est-ce que cette différence n'est pas perçue par nos critiques ? Je suis convaincu que si. Mais c’est dans les règles du genre : si tout se passe bien, concentrez-vous sur quelque chose et répétez-le tout le temps.
Peut-être que cela ne vaut pas la peine de s'attarder sur ces commentaires exprimés depuis plusieurs mois maintenant. Tout a été dit, et même ce qui n’a pas été dit est néanmoins compréhensible. Comme je l'ai noté plus haut, ce n'est pas le plus important aujourd’hui. L’important est, tout d'abord, cette première session en soi, quand le chef du pouvoir exécutif, le premier ministre d'un pays parlementaire est élu au Parlement. Il nous faudra encore des années pour qu'un tel processus puisse acquérir la force d’une tradition. Nous sommes tous en accord avec la lettre et l'esprit de la Constitution, et c'est la chose la plus importante en ce moment. Encore une fois, j'exprime ma gratitude à tous les députés de la coalition politique et à l'opposition politique pour la discussion d'aujourd'hui. J’appelle vous tous, y compris l'opposition, à voter pour le candidat de la coalition. Ce serait un vote en signe de respect du droit du parti politique au pouvoir de former un gouvernement dans l’esprit de ses engagements. Ce sera également un vote pour la raison politique, pour une stabilité raisonnable, ce qui est la condition préalable numéro un au progrès.

Je vous remercie.

Enfin, j'avais promis d'aborder deux épisodes. Premièrement, je veux m'adresser à Monsieur Aram Sargsyan, même s'il n'est pas présent dans la salle en ce moement, parce que j'ai une attitude particulière envers lui (pour des raisons évidentes), et dire : personne d’autre que Serge Sargsyan n'était mieux informé des plans, des émotions, des sentiments et des rêves,de Vazgen Sargsyan ; et que personne ne spécule ce sujet.

Deuxièmement, je tiens à remercier doublement fois M. Marukyan. Tout d'abord, je vous suis reconnaissant d'avoir démontré d'une manière assez convaincante, sur ce podium, que la réforme constitutionnelle était une nécessité. Franchement, il serait difficile de le prouver en utilisant le lexique politique, mais vous l'avez démontré - Dieu merci, il n'y a pas de photo ici - et il est devenu clair pour tout le monde que nous avons été libérés de l’autorité de la photo ; comprenez-vous ? Il n’y a plus de pouvoir de photo, il n’y a que le pouvoir politique. Mon deuxième remerciement concerne votre mot de "bienvenue en Arménie lumineuse", et je vous en remercie. Si nous voulons vivre dans une Arménie lumineuse, si nous voulons vivre dans une Arménie prospère, si nous voulons vivre dans une Arménie juste, si nous voulons vivre dans une Arménie de loi, il est, en effet, nécessaire que les volcans éteints ne soient pas réveillés ; et il ne se réveilleront pas, à moins qu'il y ait quelqu'un pour les remuer.

Je vous remercie.
 

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