Chers membres du conseil d'administration,
Mesdames et Messieurs,

J'ai le plaisir d'accueillir les organisateurs et les participants du forum sur l'innovation. Pour moi, il est symbolique de parler de cette tribune, car lorsque l’on parle d’innovation, on entend souvent le domaine technologique ou paratechnologique. Mais je crois que l’innovation s’applique à tout: de la politique à l’éducation cohérente, aux systèmes de gestion et au progrès technique. En fin de compte, qu'est-ce que l'innovation? C'est l'art de faire la même chose mais en mieux et plus efficacement. L'art de formuler, promouvoir et réaliser des objectifs jusque-là inconnus qui semblaient improbables et impossibles. Les détenteurs de la nouvelle dimension de la pensée sont ceux qui voient un moyen très clair de sortir de l'impasse, perçoivent l'impossibilité comme une opportunité exceptionnelle.

Ces personnes créent des innovations politiques, économiques, techniques et informationnelles. Et de telles personnes ont toujours été dans notre pays: ce n’est pas pour rien que l’Arménie était considérée comme la Silicon Valley de l’Union soviétique, où fut créé le premier ordinateur soviétique «Nairi-2», l’un des premiers au monde.

Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de personnes similaires en Arménie et, grâce à elles, nous sommes un pays qui occupe une place singulière sur la carte des technologies de l'information. Au cours des sept dernières années, le secteur des technologies de l’information en Arménie a été multiplié par cinq et continue à croître à un rythme annuel d’environ 25%.

Le Centre pour les technologies créatives «Tumo» est un exemple de programme éducatif qui est déjà devenu une marque arménienne mondiale présente dans des pays tels que la France, la Russie et l'Allemagne. En même temps, nous donnons aux jeunes d’âge scolaire l’occasion d’étudier la construction de robots dans les laboratoires ARMAT.

Internet est aujourd'hui accessible à la majorité de la population arménienne dans toutes les régions. Et laissez-moi vous dire que c’est dans le contexte de ces changements technologiques et de ces innovations que l’innovation politique est devenue possible - une révolution populaire de velours sans précédent et sans violence qui a eu lieu dans notre pays en avril-mai de cette année.
Je veux dire que la révolution aurait été impossible si le réseau Internet en Arménie n’était pas aussi développé.
La révolution aurait été impossible s'il n'y avait pas eu une telle relance de l'ingénierie en Arménie, si tant de citoyens et de jeunes dotés de l'indépendance intellectuelle, financière et civile n'avaient pas été impliqués dans le domaine des technologies de l'information.

La révolution aurait été impossible si nos écoliers n’avaient pas brisé l’ancien modèle d’étudiants ordinaires grâce à des centres tels que le centre Tumo.

Par ailleurs, j’ai répété à maintes reprises que l’un des facteurs les plus importants de la révolution était le niveau sans précédent de la participation des femmes aux processus politiques. Dans ce contexte, je voudrais citer des statistiques: la participation moyenne des femmes dans le secteur des technologies de l’information est de 10%. Les femmes dans le secteur informatique en Arménie sont impliquées plus de trois fois plus - en moyenne, environ 33%. C'est un joli indicateur évident.

Permettez-moi de dire que le peuple arménien a prouvé qu’il était un peuple novateur, car la révolution populaire de velours non violente dans notre pays était une innovation politique de calibre mondial.

Dans le contexte de ces changements globaux, je voudrais souligner tout particulièrement les activités novatrices de la Fondation FAST, à l’initiative de laquelle nous sommes ici aujourd’hui pour discuter des perspectives de développement. Il s'agit d'une plate-forme unique réunissant des organisations de formation, des sociétés informatiques et des associations professionnelles de premier plan, ainsi que des opérateurs de télécommunication, afin de faire de l'Arménie un leader en matière d'innovation. C’est un objectif très ambitieux et je suis très heureux qu’un tel objectif ait été défini.

Le potentiel actuel de la sphère arménienne nous permet de mettre en œuvre des programmes à la fois avec nos compatriotes de la diaspora, les organisations internationales et avec les géants de la région. Nous lançons des projets de démarrage pour créer des écosystèmes, des incubateurs, y compris des laboratoires pour le développement durable. Le sommet de l’Organisation internationale de la francophonie s’est également concentré sur les technologies numériques dans le contexte de l’appui à la participation des femmes et des jeunes.

Nos priorités sont l'intelligence artificielle, la technologie blockchain, la cybersécurité et la technologie des semi-conducteurs. Nous nous sommes engagés à développer davantage la coopération avec nos partenaires. Et nous devons le faire, y compris avec votre aide, en utilisant ces forums comme une plate-forme.

Chers invités,

En cette ère numérique, le rôle des frontières physiques diminue progressivement. Cela est particulièrement vrai pour l'Arménie. En raison de la politique de nos voisins et du conflit d'intérêts politiques mondiaux, nous pouvons dire que nous vivons sur une île d'où «l'accès à la mer ouverte», c'est-à-dire au monde extérieur, est largement obtenu grâce aux technologies de pointe. Il est donc très important d’élargir progressivement ce débouché.

Comme l’a dit Steve Jobs, l’un des géants de la technologie, c’est l’innovation qui distingue le leader des suiveurs.

Les personnes présentes ici ont franchi cette étape individuellement, grâce à des innovations, elles sont passées de suiveurs à des leaders. Notre tâche collective devient évidente: de concert, transformer notre patrie - la République d’Arménie, d’un adepte en un dirigeant. Et je suis convaincu qu’ensemble nous allons le faire.