Le Premier ministre Nikol Pashinyan, qui est en visite de travail dans la Fédération de Russie, a participé à la 23e séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg intitulée «En formant un ordre du jour de développement durable».

Le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, le Président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, le Président de la République de Bulgarie, Roumen Radev, le Premier ministre de la République slovaque, Peter Pellegrini, et le Secrétaire Général de l'ONU, António Guterres, ont participé à la séance plénière.

Dans son discours, le Premier ministre Pashinyan a notamment déclaré:

«Cher Vladimir Poutine,
Président Xi Jinping,
Président Radev,
Premier ministre Pellegrini,
Secrétaire Général Guterres,

Je voudrais commencer mon discours par les mots traditionnels de gratitude pour l'organisation de cette réunion et pour la possibilité de partager mes pensées sur les voies de développement de notre pays et sur les mesures à prendre dans ce sens.

L'Arménie vit aujourd'hui dans la période la plus importante de son histoire moderne. Dans le contexte de la stabilité politique et de la légitimité sans précédent des autorités, des changements radicaux se produisent dans le pays. Leur objectif ultime est de créer une économie compétitive et technologiquement avancée et une société moderne fondée sur les principes universels d'égalité, de justice et de primauté du droit.

Quelle est l'essence de ces changements? En bref, nous pouvons dire qu'ils visent à améliorer l'efficacité du fonctionnement de nos institutions politiques et économiques.

L'Arménie est un pays qui n'a pas d'accès direct à la mer, avec des ressources économiques et naturelles limitées et une position géographique difficile en termes de corridors logistiques et de caractéristiques géopolitiques de la région. Toutes ces difficultés, sous une certaine forme, nous incitent à des actions constantes visant à accroître la compétitivité et l'efficacité.

Qu'est-ce que cela signifie pour nous?

Tout d’abord, c’est l’augmentation de l’efficacité du système d’administration publique. Je peux affirmer avec certitude que nous avons réussi à atteindre des objectifs concrets. La corruption systémique a été éradiquée. Les activités des monopoles artificiels et des oligopoles ont été réduites au minimum dans le pays.

Néanmoins, nous avons été confrontés à un problème fondamental lors de nos efforts pour améliorer l'environnement économique et politique de notre pays.

Le pouvoir judiciaire du pays, à la différence des pouvoirs exécutif et législatif, dans lesquels il existe un progrès qualitatif dans l'optimisation des institutions, n'a pas subi de transformation tangible. En conséquence, la confiance de la société dans le système judiciaire a été gravement brisée. Et cela crée à son tour de sérieux obstacles pour le développement du pays.

Tous nos efforts pour créer un environnement favorable à la protection du capital, la création de conditions égales pour l'activité économique et l'attraction d'investissements étrangers ne produiront pas le résultat souhaité si le système judiciaire ne change pas qualitativement.

Donc, la création d'un système judiciaire véritablement indépendant et non corrompu constitue une tâche urgente pour notre société et une priorité pour la stratégie de réforme du gouvernement arménien.

Deuxièmement, il s’agit de tirer pleinement parti du potentiel des relations économiques extérieures et de la participation aux structures d’intégration internationales. Pour des pays tels que l'Arménie, l'institutionnalisation de l'accès aux centres de l'économie et de l'activité mondiales est très importante

Cela concerne d’abord notre coopération avec la Fédération de Russie et notre participation à l’Union Économique Eurasiatique. Nous sommes attachés à l'amélioration du partenariat stratégique avec la Russie et aux principes d'une participation plus efficace à l'UEE. À cette fin, nous ne ménagerons aucun effort pour améliorer les mécanismes de coopération et maximiser l'intégration entre les membres de notre Union. Ceci concerne également notre adhésion à l'OTSC.

Je voudrais souligner notre intérêt à élargir la géographie des relations économiques extérieures de l'UEE. À cet égard, la Chine revêt une importance particulière. Je suis heureux de noter qu'au cours de ce mois, nous avons atteint un haut niveau de développement des relations bilatérales avec ce pays, qui joue un rôle important dans l'économie mondiale.

En tant que membre de l'UEE, nous soulignons l'importance de la coopération institutionnelle entre différentes unions et projets d'intégration. Je considère que la mise en œuvre de l’idée de joindre l’Union Économique Eurasiatique et la Zone économique de la Route de la Soie est une priorité. C'est assez logique et rationnel.

A mon avis, la perspective d'un renforcement de la coopération entre l'UEE et l'UE est également prometteuse. Je pense que si ce n’est dans un proche avenir, de toute façon, à moyen terme, une telle coopération est réalisable et même inévitable.

L'Arménie a signé un Accord de partenariat global et renforcé avec l'UE que nous avons l'intention d'utiliser de la manière la plus efficace possible pour la mise en œuvre de nos réformes. Le partenariat avec l’UE ne contredit pas notre adhésion à l’Union Économique Eurasiatique. Ils se complètent, en enrichissant nos possibilités avec de nouveaux avantages comparatifs.

Troisièmement, il s’agit de l’utilisation la plus efficace du potentiel humain du pays. Notre capital de base est constitué de personnes. Et les actions de notre gouvernement visent à créer des conditions propices à la libre réalisation du potentiel créatif, intellectuel et commercial de nos citoyens. Nous avons l'intention de faire de l'Arménie un paradis pour les personnes talentueuses.

Nous voyons l'avenir de l'Arménie dans le développement d'une économie innovante. Il n’ya pas d’alternative à un État comme l’Arménie. Le secteur de la technologie est notre priorité. À cet égard, l’éducation revêt une importance particulière pour nous. L'Arménie a hérité d'une bonne école de physique et de mathématiques de l'époque soviétique et, aujourd'hui, nous faisons de notre mieux pour utiliser ce potentiel autant que possible.

Au cours des sept dernières années, le secteur des technologies de l'information a été multiplié par cinq en Arménie. Il est devenu l'un des moteurs de la croissance économique du pays et la sphère la plus prometteuse.

L'éducation et l'innovation, la coopération et l'intégration, l'instauration de l'état de droit et la bonne gouvernance - voilà où nous voyons notre avantage potentiel, ce qui nous permettra d'utiliser pleinement nos ressources et de créer les conditions d'un développement économique durable.

Nous pensons que l’Arménie est déjà sur cette voie. La croissance du PIB en Arménie au premier trimestre de cette année était de 7,1% et, en avril, l'indice d'activité économique atteignait 9,2%. Nous invitons les entreprises internationales à investir en Arménie. Nous avons même un slogan pour les investisseurs potentiels: Enrichissez-vous et enrichissez.

Merci!».

Avant la séance plénière, Nikol Pashinyan a visité les pavillons d’exposition organisés dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, afin de prendre connaissance des activités des entreprises participantes.

Au cours de la visite, le Premier ministre a accordé des interviews à «Euronews», à l'agence de presse «Ria-Novosti» et à la chaîne de télévision chinoise «CGTV» .