Discours et messages
Le Premier ministre a évoqué l'opération terroriste lancée par l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh et ses objectifs
Une séance régulière du gouvernement arménien s'est tenue aujourd'hui, au cours de laquelle le Premier ministre Nikol Pashinyan a évoqué l'opération terroriste lancée par l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh le 5 mars et ses objectifs.
Dans son discours, Nikol Pashinyan a déclaré:
" Mesdames et Messieurs les participants à la réunion du gouvernement,
Cher peuple,
Voilà près de trois mois que l'Azerbaïdjan a bloqué le corridor de Latchine et nous avons assisté à une nouvelle escalade de la situation dans le Haut-Karabagh. Dimanche dernier, une unité des forces armées azerbaïdjanaises a tendu une embuscade et attaqué des policiers qui se rendaient dans une voiture UAZ de Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, aux villages de Hin Shen et Mets Shen dans le Haut-Karabakh. Trois policiers ont été tués et un autre blessé.
Présentant mes condoléances aux familles et aux amis des policiers tués, je tiens à souligner que tous trois sont nés au Haut-Karabakh.
Cette circonstance prend une signification particulière dans le contexte de la déclaration faite par le président de l'Azerbaïdjan lors de la conférence de sécurité de Munich le 18 février 2023. Le président azerbaïdjanais a reconnu à Munich l'existence d'un accord international selon lequel les Azerbaïdjanais devraient discuter avec les représentants des Arméniens du Haut-Karabakh de la question de leurs droits et de leur sécurité. Toutefois, le président azerbaïdjanais a souligné qu'il avait l'intention d'avoir ces conversations avec les personnes nées et vivant dans le Haut-Karabakh.
Le 1er mars, la première réunion entre les représentants du Haut-Karabakh et de l'Azerbaïdjan a eu lieu au bureau central des forces de maintien de la paix de la Fédération de Russie au Haut-Karabakh et c'est ici, quatre jours après cette réunion, que l'Azerbaïdjan a commis la provocation décrite, qui peut tout à fait être qualifiée d'acte terroriste. Les victimes de cet acte terroriste sont trois citoyens nés au Haut-Karabakh qui ont des familles au Haut-Karabakh : trois, deux et un enfant.
Chers participants,
Avec l'acte terroriste du 5 mars, l'Azerbaïdjan poursuit plusieurs objectifs. Le premier est de suspendre les négociations avec les représentants du Haut-Karabakh et de créer le contexte nécessaire à une nouvelle provocation militaire. À cet égard, je dois souligner qu'hier, le ministère des Affaires étrangères du Haut-Karabakh a publié une déclaration exprimant la volonté de poursuivre les pourparlers avec l'Azerbaïdjan, et il s'agit là d'une déclaration extrêmement importante.
Je crois qu'il est nécessaire d'établir des mécanismes internationaux fiables pour un dialogue continu et institutionnel entre Bakou et Stepanakert, ce qui peut constituer une garantie efficace pour la mise en œuvre de l'accord international susmentionné.
L'objectif suivant de la provocation du 5 mars était de créer de fausses preuves que des armes et des munitions étaient transférées de l'Arménie vers le Haut-Karabakh. Ce sujet est important pour l'Azerbaïdjan, surtout après la décision de la Cour internationale de justice des Nations unies du 22 février, qui a rejeté explicitement et sans équivoque la demande de l'Azerbaïdjan de prendre une mesure conservatoire contre l'Arménie, au titre de laquelle l'Azerbaïdjan accusait l'Arménie d'avoir placé des mines antipersonnel. Avec ce rejet, les accusations infondées contre l'Arménie au sujet des mines antipersonnel, dont toutes les plateformes internationales se sont fait l'écho pendant des mois, se sont effondrées, c'est très important.
L'Azerbaïdjan a tenté de présenter l'incident du 5 mars comme une preuve de transferts d'armes et de munitions de la République d'Arménie vers le Haut-Karabakh, ce qui n'a pas fonctionné pour deux raisons.
Premièrement, l'UAZ de la police n'était pas en route pour Stepanakert, mais a quitté Stepanakert. Deuxièmement, l'attaque de l'Azerbaïdjan et la trajectoire du véhicule UAZ de Stepanakert jusqu'au lieu de l'attaque ont été filmées par les caméras du ministère de l'Intérieur du Haut-Karabakh, ce qui montre clairement qu'il n'y avait rien d'autre dans le véhicule de police que les documents et le pistolet.
Le prochain objectif important de l'Azerbaïdjan était d'utiliser le terrorisme sanglant pour créer de nouveaux discours, de nouveaux flux d'informations, qui couvriront un fait important: l'Azerbaïdjan ne respecte pas ouvertement la décision de la Cour suprême mondiale, la Cour internationale de justice relative à l'ouverture du corridor de Latchine.
Pour rappel, par une décision juridiquement contraignante, la Cour a ordonné à l'Azerbaïdjan de prendre toutes les mesures à sa disposition pour assurer la circulation sans entrave des citoyens, des véhicules et des marchandises dans les deux sens à travers le corridor de Latchine. La Cour a souligné que sa décision crée une obligation juridique contraignante pour l'Azerbaïdjan. Or, cette décision n'a pas été mise en œuvre depuis une quinzaine de jours, ce qui relève de la seule responsabilité de l'Azerbaïdjan. Au contraire, l'Azerbaïdjan entreprend de nouvelles provocations pour aggraver encore la situation au Haut-Karabagh.
Dans ce contexte, il devient de plus en plus urgent d'envoyer une mission internationale d'enquête au Haut-Karabakh et au corridor de Latchine afin d'empêcher un nouveau déclenchement de l'agression par l'Azerbaïdjan et les préparatifs évidents de l'Azerbaïdjan visant à soumettre le peuple du Haut-Karabakh à un nettoyage ethnique et à un génocide, comme en témoignent la non-application des décisions des tribunaux internationaux, la fermeture du corridor de Latchine, les provocations militaires et les actes de terrorisme.
Dans le même temps, je considère qu'il est nécessaire de redire le désir de paix dans la région de la République d'Arménie et l'engagement en faveur en faveur de l'agenda de la paix.
Je vous remercie. "