Une réunion régulière du cabinet s'est tenue aujourd'hui, présidée par le Premier ministre Nikol Pashinyan.

Avant d'aborder les questions à l'ordre du jour, Nikol Pashinyan a prononcé un discours sur les derniers développements concernant le corridor de Latchine reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie, les actions provocatrices de l'Azerbaïdjan et la question de la mise en place de mécanismes de garantie internationaux appropriés pour assurer la paix dans la région.

Dans son discours, le Premier ministre arménien a notamment déclaré:

"Chers participants à la réunion du Cabinet,

Cher peuple,

Les développements autour du corridor de Latchine reliant le Haut-Karabagh à l'Arménie au cours de la semaine dernière sont les suivants. L'Azerbaïdjan a non seulement poursuivi le blocus illégal du corridor de Latchine, mais a également procédé à une nouvelle invasion dans la zone de responsabilité des troupes de maintien de la paix de la Fédération de Russie dans le Haut-Karabakh. Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a également consigné cette invasion dans un message officiel, qui dit notamment : "Le 25 mars 2023, des unités des forces armées de l'Azerbaïdjan, violant le premier point de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, ont franchi la ligne de contact dans la région de Shoushi, ont occupé la hauteur de 2054 et ont commencé des travaux d'ingénierie". La partie azerbaïdjanaise a été mise en demeure de respecter les dispositions de la déclaration trilatérale, d'arrêter les travaux d'ingénierie et de ramener les unités des forces armées azerbaïdjanaises à leurs positions initiales", peut-on lire dans un communiqué du ministère de la Défense de la Fédération de Russie.

Ainsi, nous pouvons constater que l'Azerbaïdjan non seulement ne se conforme pas à la décision de la Cour internationale de justice prise le 22 février de cette année de lever le blocus illégal du corridor de Latchine, mais qu'il aggrave encore la situation en prenant des mesures visant à bloquer les communications de transport interne du Haut-Karabakh. Depuis la hauteur 2054, la partie azerbaïdjanaise observe directement le chemin de terre reliant Stepanakert à Hin Shen, Mets Shen et plusieurs autres villages. L'Azerbaïdjan explique cela par le prétendu transfert de matériel militaire et de personnel de l'Arménie vers le Haut-Karabakh. Il s'agit d'informations totalement fausses, mais si c'était le seul problème, il ne mériterait peut-être pas une attention particulière.

L'information sur les transports militaires est un mensonge de propagande, dont le but est de créer une légitimité pour une éventuelle escalade. Je considère qu'il est nécessaire de répéter que l'Arménie n'effectue pas de transports militaires vers le Haut-Karabakh, et que l'Arménie n'a pas d'armée dans le Haut-Karabakh. Pour vérifier ce fait, permettez-moi de vous rappeler que l'Azerbaïdjan a rejeté la proposition d'envoyer une mission d'enquête internationale au Haut-Karabakh lors de la réunion quadrilatérale qui s'est tenue à Prague le 6 octobre 2022. Mais cette proposition est valable, et je pense qu'il est nécessaire de clarifier enfin cette question au niveau international, et le moyen de le faire est d'envoyer une équipe d'enquête dans le Corridor de Latchine et le Haut-Karabagh.

La présence de l'armée de défense du Haut-Karabakh dans le Haut-Karabakh est un fait bien connu. L'existence et l'activité de cette armée s'expliquent par une chose : l'Azerbaïdjan se prépare manifestement à soumettre les Arméniens du Haut-Karabakh à un génocide. Le Corridor de Latchine est fermé depuis plus de 100 jours, l'approvisionnement en gaz et en énergie du Haut-Karabakh est interrompu, les militaires azerbaïdjanais tirent régulièrement sur les citoyens et le matériel agricole effectuant des travaux agricoles au Haut-Karabakh, la rhétorique agressive de l'Azerbaïdjan se poursuit. Nous devons continuer à informer la communauté internationale de cette situation et à œuvrer en faveur du lancement de mécanismes internationaux appropriés.

Chers collègues,

Cher peuple,

Le développement suivant concernant le corridor de Latchine est lié au changement d'itinéraire. Comme vous le savez, à la suite de l'accord conclu entre les autorités de l'Azerbaïdjan et du Haut-Karabagh en août 2022, le tracé du Corridor de Latchine a changé avec le lancement d'une nouvelle route. Mais comme la route reliant le Corridor de Latchine à la République d'Arménie n'était pas complètement prête, une route temporaire a été lancée qui entrait sur le territoire de la République d'Arménie par le pont de Kornidzor, puis à nouveau sur le territoire de l'Azerbaïdjan, puis à nouveau sur le territoire de la République d'Arménie. Selon cet accord, cette route devait fonctionner jusqu'au 1er avril 2023.

Hier, nous avons informé la partie azerbaïdjanaise que, conformément à l'accord, après le pont de Kornidzor, la route continuera seulement à travers le territoire de l'Arménie, et que les troupes de gardes-frontières de la République d'Arménie prendront en charge la protection de la frontière de l'État de la République d'Arménie dans cette zone. Je tiens à souligner que les troupes de gardes-frontières seront stationnées à la frontière de la République d'Arménie aux mêmes endroits où les unités du ministère de la Défense étaient stationnées jusqu'à présent. Je dois signaler qu'il y a quelque temps, des informations sont apparues dans les médias azerbaïdjanais, qui tentent de présenter ce qui s'est passé comme un nouveau blockbuster, excusez-moi pour cette formulation.

Cette approche n'est pas du tout constructive. Je répète que les positions arméniennes n'ont pas changé à la suite de tout cela, à la différence que nous avons l'intention de protéger la zone en question, contrairement à ce qui se passait auparavant, par l'intermédiaire des troupes des gardes-frontières. En d'autres termes, le changement est le suivant : les unités du ministère de la défense se retireront des mêmes positions le long de la frontière de la République d'Arménie, conformément au plan, et des unités des gardes-frontières seront déployées à leur place. Nous avons également fait la même proposition à l'Azerbaïdjan, afin qu'il en soit de même du côté azerbaïdjanais. J'espère que ce processus se déroulera sans provocations.

Chers participants à la réunion du cabinet,

Cher peuple,

Malgré les obstacles, le gouvernement de la République d'Arménie réaffirme sans relâche son engagement en faveur de l'agenda de la paix. Nous espérons que dans un avenir proche, des mouvements concrets se produiront dans les deux formats de négociation Stepanakert-Bakou et Arménie-Azerbaïdjan. La République d'Arménie est prête pour ce travail et nous espérons que Bakou et Stepanakert feront preuve de la même volonté dans le cadre du format Stepanakert-Bakou. Il est clair, bien sûr, que le lancement de mécanismes et de garanties internationaux appropriés est extrêmement important dans ce contexte.

Je vous remercie. "