Une séance régulière du cabinet a eu lieu aujourd'hui, présidée par le premier ministre Nikol Pashinyan.

Avant d'aborder les questions à l'ordre du jour, le chef du gouvernement a évoqué l'aggravation de la situation humanitaire au Haut-Karabagh suite à la mise en place par l'Azerbaïdjan d'un point de contrôle illégal dans le corridor de Latchine, et a également évoqué la politique de nettoyage ethnique menée par l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh.

Dans son discours, Nikol Pashinyan a notamment déclaré:

"Chers participants à la séance du Conseil des ministres,
Cher peuple,

La mise en place par l'Azerbaïdjan d'un point de contrôle illégal dans le corridor de Latchine, le blocage de l'approvisionnement en électricité et en gaz naturel du Haut-Karabagh, qui dure essentiellement depuis 6 mois, ont extrêmement aggravé la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh. Et si au cours du mois précédent, à des fins de propagande, l'Azerbaïdjan a assuré un certain accès par le corridor de Latchine grâce à la Croix-Rouge et aux forces de maintien de la paix russes, depuis hier, cet accès a également été réduit à néant et même l'approvisionnement en denrées alimentaires essentielles du Haut-Karabagh a été interrompu. En d'autres termes, la nourriture ne pénètre pas dans le Haut-Karabagh depuis le monde extérieur et les citoyens ayant besoin d'une assistance médicale urgente ne sont pas autorisés à passer par le corridor de Latchine.

Ces actions confirment une fois de plus notre crainte que l'Azerbaïdjan mène une politique de nettoyage ethnique dans le Haut-Karabagh. Bien que dans ce cas, il ne s'agisse pas d'une inquiétude, mais d'un début d'action. Sinon, comment le nettoyage ethnique peut-il avoir lieu : l'approvisionnement en nourriture, en gaz et en électricité des Arméniens du Haut-Karabagh est bloqué, les citoyens qui effectuent des travaux agricoles sont bousculés, la possibilité de se déplacer est bloquée, même pour les patients dans un état extrêmement critique.

Cher(e)s participant(e)s à la séance du Conseil des ministres,

Notre réponse à cette situation devrait inclure une sensibilisation internationale, non seulement au niveau des organisations et des gouvernements étrangers, mais aussi au niveau des sociétés, et nos efforts dans ce sens ne doivent pas diminuer.

Nous continuons également à croire que le dialogue Bakou-Stepanakert dans le cadre du mécanisme international, nécessaire pour garantir les droits et la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh, est extrêmement important, et nous devons espérer que des mesures concrètes seront prises dans cette direction.

En même temps, même si c'est difficile, notre travail en vue de la normalisation des relations avec l'Azerbaïdjan et de l'établissement de la paix doit être continu. Nous devons être cohérents à cet égard. Dans un avenir proche, une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan est prévue à Washington, et j'espère que certains progrès enregistrés lors de la précédente réunion à Washington se poursuivront.

Je tiens également à souligner que, surtout après que l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont convenu de reconnaître l'intégrité territoriale mutuelle, les tentatives de créer des tensions dans différentes sections le long de la frontière sont inacceptables et incompréhensibles.

Il est maintenant nécessaire de passer à l'étape suivante: enregistrer les bases de la délimitation et commencer les travaux de délimitation et de démarcation réels.

Quant au déblocage des transports et des communications économiques de la région prévu par la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, je réaffirme que l'Arménie y est prête sur la base des principes de souveraineté, de juridiction, de réciprocité et d'égalité des pays.

Je souligne à nouveau que toute logique de corridor passant par le territoire de l'Arménie est inacceptable. En ce sens, j'attends des partenaires internationaux qu'ils évitent d'utiliser le vocabulaire provocateur employé par l'Azerbaïdjan. Je vous remercie".