Discours et messages
Discours du Premier ministre Pashinyan à la session d'automne de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE
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Le Premier ministre Nikol Pashinyan a participé à la session d'automne de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE et a prononcé un discours au complexe sportif et de concert Karen Demirchyan à Erevan.
Dans son discours, le Premier ministre a notamment indiqué:
"Cher Président de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie,
Madame la Présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE,
Madame la Secrétaire générale,
Chers membres du Parlement,
Chers participants !
Je me félicite de la tenue de la session d'automne de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE en République d'Arménie. Celle-ci se tient à un moment extrêmement difficile, alors que l'ordre mondial qui a existé au cours des dernières décennies se fissure et montre des signes évidents de désintégration.
Il est évident que le monde ne sera plus le même après les crises en Afghanistan, en Ukraine, dans la bande de Gaza, après le nettoyage ethnique dans le Haut-Karabakh, personne n'en doute. Mais personne ne sait ce que sera le monde demain.
C'est pourquoi il est extrêmement important que, dans le processus difficile de désescalade des tensions, de gestion des crises et de discussions sur les conflits, nous n'oubliions pas de planifier l'avenir, car si l'avenir n'est pas planifié, les crises et les conflits ne trouveront pas d'obstacles sur leur chemin.
Hier, nous n'avons pas pu construire de barrages pour empêcher les inondations d'aujourd'hui. Aussi difficile que cela puisse être, nous devrions essayer de construire ces barrages aujourd'hui pour calmer les éventuelles inondations de demain.
La République d'Arménie n'est pas un pays global, mais nous essayons d'adopter les pratiques susmentionnées pour les questions qui font partie de notre agenda quotidien et pour lesquelles nous avons une part importante de responsabilité.
Tout d'abord, nous parlons du processus de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Nous avons de bonnes et de mauvaises nouvelles.
La bonne nouvelle est que les principes de base de la paix avec l'Azerbaïdjan ont été convenus. Cela s'est produit grâce à la médiation du président du Conseil européen, Charles Michel, à la suite de réunions entre moi et le président de l'Azerbaïdjan à Bruxelles. Ces accords ont été consignés à la suite des réunions trilatérales dans les déclarations de Charles Michel des 14 mai et 15 juillet.
Le premier principe de paix est que l'Arménie et l'Azerbaïdjan reconnaissent mutuellement leur intégrité territoriale, compte tenu du fait que le territoire de l'Arménie s'étend sur 29 800 kilomètres carrés et celui de l'Azerbaïdjan sur 86 600 kilomètres carrés.
Le deuxième principe consiste à concrétiser le premier principe, qui est le suivant. La base politique de la délimitation de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est la Déclaration d'Alma-Ata de 1991.
La déclaration d'Alma-Ata a été signée par les 12 Républiques de l'Union soviétique le 21 décembre 1991. Cette déclaration a été complétée par les deux actes importants suivants
1. L'Union soviétique cesse d'exister.
2. Les 12 Républiques soviétiques, y compris l'Arménie et l'Azerbaïdjan, reconnaissent mutuellement leur intégrité territoriale, leur souveraineté et l'inviolabilité des frontières existantes, c'est-à-dire administratives, les frontières administratives existantes entre les Républiques de l'Union soviétique devenant des frontières d'État.
Sur cette base, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont convenus que les cartes de l'état-major général des forces armées de l'ex-URSS de 1974 à 1990 devraient être utilisées pour la délimitation de la frontière.
Il est aussi convenu que l'Arménie et l'Azerbaïdjan n'ont pas de revendications territoriales l'un contre l'autre et sont prêts à s'engager juridiquement à ne pas faire de telles revendications à l'avenir.
C'est également la raison pour laquelle nous proposons à l'Azerbaïdjan de ne pas avoir de troupes de part et d'autre de la frontière administrative de l'Union soviétique, ainsi que de résoudre les questions d'exclaves/enclaves. Par exemple, l'exclave d'Artsvashen, qui fait partie du territoire souverain de l'Arménie, est sous occupation azerbaïdjanaise depuis plus de 30 ans.
Le principe suivant de la paix avec l'Azerbaïdjan est le suivant : les communications régionales devraient être rouvertes sur la base des principes de souveraineté, de juridiction, de réciprocité et d'égalité des pays.
C'est extrêmement important, car, comme l'a noté le Président de l'AN, la paix est à notre avis un état où tous les pays de la région vivent avec des frontières ouvertes, sont reliés par des liens économiques, politiques et culturels actifs, ont accumulé de l'expérience et une tradition pour résoudre tous les problèmes par la diplomatie et le dialogue. Il est très difficile d'obtenir cela, du moins, sans des communications routières, ferroviaires et aériennes actives. Mais ce n'est pas tout, les pays de la région devraient être reliés entre eux par des câbles, des pipelines et des lignes électriques.
C'est pourquoi le gouvernement de la République d'Arménie présente le projet "Carrefour de la paix", au sujet duquel vous avez reçu une brochure, et aujourd'hui, nous avons publié une vidéo qui donne une image complète du projet "Carrefour de la paix".
Voilà, chers participants, les bonnes nouvelles concernant le processus de paix avec l'Azerbaïdjan. Et quelles sont les mauvaises nouvelles ? La principale mauvaise nouvelle est que nous parlons toujours des langues diplomatiques différentes et que, très souvent, nous ne nous comprenons pas.
C'est extrêmement important, car, comme l'a noté le Président de l'AN, la paix est à notre avis un état où tous les pays de la région vivent avec des frontières ouvertes, sont reliés par des liens économiques, politiques et culturels actifs, ont accumulé de l'expérience et une tradition pour résoudre tous les problèmes par la diplomatie et le dialogue. Il est très difficile d'obtenir cela, du moins, sans des communications routières, ferroviaires et aériennes actives. Mais ce n'est pas tout, les pays de la région devraient être reliés entre eux par des câbles, des pipelines et des lignes électriques.
C'est pourquoi le gouvernement de la République d'Arménie présente le projet "Carrefour de la paix", au sujet duquel vous avez reçu une brochure, et aujourd'hui, nous avons publié une vidéo qui donne une image complète du projet "Carrefour de la paix".
Voilà, chers participants, les bonnes nouvelles concernant le processus de paix avec l'Azerbaïdjan. Et quelles sont les mauvaises nouvelles ? La principale mauvaise nouvelle est que nous parlons toujours des langues diplomatiques différentes et que, très souvent, nous ne nous comprenons pas.
Bien sûr, il y a des raisons objectives à cela: un conflit de longue date avec un certain contexte historique, des milliers de victimes, donc, il est très difficile de regarder les proches dans les yeux, des dizaines de prisonniers et aux questions de leurs proches ils n'y a pas de réponses, une atmosphère de haine qui prévaut depuis des décennies et des soupçons que de mauvaises intentions se cachent sous des déclarations constructives. D'ailleurs, ce que je dis s'applique plus ou moins à l'Arménie et à l'Azerbaïdjan. Mais l'Azerbaïdjan, par exemple, n'a jamais mentionné publiquement les trois principes mentionnés ci-dessus, ni confirmé son engagement envers ces principes, ce qui renforce l'atmosphère de méfiance.
Il est également extrêmement suspect que, sous le plus haut patronage de l'Azerbaïdjan, et en fait au niveau officiel, la République d'Arménie ait commencé à être appelée "Azerbaïdjan occidental". Ce concept est enseigné dans les écoles, les universités et les médias publics. Cela nous semble être une préparation à l'organisation d'une nouvelle guerre, d'une nouvelle agression militaire contre l'Arménie et constitue l'un des principaux obstacles à l'avancement du processus de paix.
Nous ne comprenons pas non plus l'approche de l'Azerbaïdjan qui refuse systématiquement de restituer des dizaines de captifs, bien que nous ayons proposé depuis longtemps de résoudre cette question avec une formule correspondant à l'agenda de la paix, à savoir "tous pour tous".
Cependant, chers participants, la République d'Arménie est engagée dans l'agenda de la paix, dans le processus de paix, et la veille, dans mon discours à l'Assemblée nationale d'Arménie, j'ai déclaré que j'avais l'intention d'intensifier les efforts diplomatiques de notre côté pour parvenir à la signature d'un traité de paix avec l'Azerbaïdjan.
Honorable Président de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie,
Madame la Présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE,
Madame la Secrétaire générale, Honorables membres du Parlement,
Chers participants,
Nous sommes également en dialogue avec la Turquie. En tout cas, nous n'avons jamais eu un dialogue aussi actif auparavant, bien que nous n'ayons pas réussi à établir des relations diplomatiques. Mais la normalisation des relations
de l'Arménie avec la Turquie est un facteur important dans la vision stratégique d'un environnement pacifique, de développement et de sécurité dans notre région - le Caucase du Sud. Dans un avenir proche, nous espérons entendre parler de l'ouverture de la frontière arméno-turque aux ressortissants de pays tiers et aux détenteurs de passeports diplomatiques, ce qui constituera un grand pas symbolique.
Nous espérons faire du Caucase du Sud une région porteuse de bonnes nouvelles pour le monde, et la République d'Arménie, et moi personnellement, sommes prêts à assumer notre part de responsabilité dans la réalisation de cet objectif.
Je souhaite la réussite à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE à Erevan.
Je vous remercie pour votre attention. "