Discours et messages

Message du Premier ministre Nikol Pashinyan à l'occasion du 109e Anniversaire du Génocide Arménien

24.04.2024

Cher peuple, Chers citoyens de la République d'Arménie,

Aujourd'hui, nous honorons la mémoire des 1,5 million de victimes du Génocide arménien, de Mets Eghern, qui ont été passées au fil de l'épée dans l'Empire ottoman à partir de 1915 pour le seul fait d'être Arméniens.

Cette tragédie à grande échelle s'est déroulée pendant les années de la Première Guerre mondiale, et le peuple arménien, qui n'avait pas d'État, qui avait perdu son État depuis des siècles et qui avait essentiellement oublié la tradition de l'État, est devenu victime d'intrigues géopolitiques et de fausses promesses, privé surtout d'un esprit politique capable de rendre le monde et ses règles compréhensibles.

Meds Yeghern a été pour nous une tragédie national et un bouleversement de l'âme, et sans exagération, un facteur déterminant pour notre socio-psychologie. Aujourd'hui encore, nous percevons le monde, notre environnement, nous-mêmes comme influencés par le bouleversement de l'âme du Meds Yeghern, et nous n'avons pas surmonté ce bouleversement.

Cela signifie qu'en tant qu'État internationalement reconnu, nous traitons et rivalisons souvent avec d'autres pays et la communauté internationale dans un état de bouleversement de l'âme, et c'est pourquoi nous ne parvenons pas toujours à distinguer correctement les réalités et les facteurs, les processus historiques et les horizons projetés.

C'est peut-être aussi la raison pour laquelle nous subissons de nouveaux chocs, revivant le bouleversement de l'âme du Génocide arménien comme un héritage et une tradition.

En ce sens, je considère que l'arménisation interne du Meds Yeghern est extrêmement importante. Lorsque nous parlons du Génocide arménien, du Meds Yeghern, nous citons toujours le monde extérieur, nous parlons au monde extérieur, mais notre conversation interne n'a jamais lieu sur ce sujet.

Que devrions-nous faire et ne pas faire pour surmonter le bouleversement de l'âme du Génocide et l'exclure en tant que menace ? Ce sont des questions qui devraient être au cœur de notre réflexion politique, esthétique et philosophique, mais ce type de point de vue sur le traitement de la question des Meds Yeghern n'est pas courant parmi nous.

C'est un impératif, un impératif urgent, et nous devons évaluer les relations entre le Meds Yeghern et la première République d'Arménie, nous devons relier la perception du Meds Yeghern aux intérêts vitaux de la République d'Arménie, à notre statut d'État national.

Meds Yeghern, la privation de la Patrie n'est pas un verdict pour nous, que nous devons supporter comme une recherche continue d'une Patrie perdue. Nous devons cesser de chercher une Patrie, car nous l'avons trouvée, notre Terre Promise, où coulent le lait et le miel. Pour nous, la commémoration des martyrs du Meds Yeghern ne doit pas symboliser la Patrie perdue, mais la Patrie trouvée et Réelle de la République d'Arménie, dont les politiques compétitives, légitimes, réfléchies et créatives peuvent exclure une répétition.

Plus jamais ça. Nous ne devons pas dire cela aux autres, mais à nous-mêmes. Et ce n'est pas du tout une accusation contre nous, mais un point de vue où nous, seulement nous, sommes responsable et directeur de notre destin et nous sommes obligés d'avoir assez d'esprit, de volonté, de profondeur et de connaissance pour porter cette responsabilité dans le domaine de nos décisions et perceptions souveraines.

Que les martyrs de Meds Yeghern et tous nos autres martyrs s'endorment, consolés par la République d'Arménie.

Vive la République d'Arménie.



 

← Retour à la liste d'actualité